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Carte de notre navigation en cours (2016/2017)
Dimanche 28 mai :
A 5h30 du matin, il reste 25 miles
pour rejoindre Ambergris Cay, qui est notre point d’entrée officiel au Bélize, ex-Honduras britannique,
indépendant depuis 1981. Un paradis naturel, avec d’innombrables îlots et
récifs bordés d’une mer transparente.
Nous nous réjouissons ! Cela doit être un temps fort de notre
périple.
Nous arrivons à Ambergris Cay, vers 12h, le soleil dans le dos – cela c’est
parfait – mais avec un fort vent d’Est, donc du large. Là encore la passe est
« chaude » ! Etroite avec des récifs des deux côtés et la
nécessité de faire un angle à 90° juste après l’entrée. Pratiquement pas de balisage, bien entendu !
Par prudence, compte-tenu des défaillances de la barre hydraulique, Christian
installe le moignon de barre franche puis affale les voiles et met le moteur en
route, le tout un peu tardivement lui fait remarquer Laurence. Et…le moteur ne
veut pas embrayer… L’écoute génoise bâbord s’est prise dans l’hélice. Les
récifs se rapprochent…Christian se précipite pour tenter de re-hisser la
grand-voile sans que la RozAvel puisse se mettre face au vent puisque nous
n’avons plus aucune vitesse. La
grand-voile se prend dans les lazzy-jacks et la balancine, il remet une nouvelle
écoute au génois pour au moins se servir
du génois et tenter ainsi de s’éloigner des récifs. Nouvelle tentative -
cette fois réussie -pour hisser la grand-voile après avoir démonté tout ce qui
gênait. Laurence, à la barre, a bien tenté de sonner la cloche et de crier
« Help us, please » pour alerter les deux bateaux proches mais nada,
rien ! Peu à peu nous nous éloignons du danger.
Jusqu’à quand nous en sortirons-nous (réflexion hautement philosophique et
humoristique de Laurence) ?
Cette baie ne veut pas de nous.
Tant pis. Cap vers le sud, avec le bout toujours dans l’hélice. Trop de vent,
trop de mer. Impossible pour Christian
d’aller défaire tout cela en pleine mer.
A 16 miles nautiques (NM) de là, une nouvelle passe, facile celle-là à franchir
sous voiles. Nous avons vraiment besoin de nous reposer après ces 7 jours de
navigation avec juste deux petites nuits d’arrêt. Laurence a toujours mal
au cœur et en a « ras le bol » !
Arrivée devant la toute petite île
de Saint George, en croissant de lune, coupée en deux par le fameux ouragan de
1961. Le vent est assez fort, la mer grise car le ciel est couvert et le mouillage pas vraiment calme mais…nous
sommes au mouillage et cela fait du bien de s’arrêter.
Lundi 29 mai :
Nous descendons à terre. A part l’hôtel « Fort Saint George Cay »
qui fait face à notre mouillage – une belle construction en bois sur pilotis,
plutôt haut de gamme avec de ravissants
et grands bungalows donnant directement sur une jolie plage avec cocotiers - la petite île de Saint George Cay (
2kms de long sur 300m de large environ) est…déserte.
Désertée serait plus juste. La saison
est terminée – nous le voyons bien : le temps est gris et le vent est
fort, donc tout cela n’est pas du tout idéal pour la plongée, l’activité n° 1
et mondialement connue de ce petit Etat.
Nous allons nous renseigner auprès de l’ « Office » (on parle
évidemment britannique ici) de cet hôtel pour voir s’il est possible de rejoindre en navette Bélize City afin d’ y aller faire nos
papiers. Bélize City n’est qu’à 7 miles nautiques mais la route est infestée de
« shoals » et nous ne voulons
pas nous y risquer avec la RozAvel. Au prix annoncé : 75 US dollars par
personne – une vraie arnaque ! – nous y renonçons.
Cet hôtel est, en saison, fréquenté par des « Honey mooners »
(essentiellement américains ou canadiens) et des plongeurs.
Avec leur code Wi-Fi donné gentiment
par l’hôtel ( pour nos amis navigateurs : CayeSaintGeorge, avec trois majuscules), nous
nous connectons : Laurence récupère des nouvelles de sa famille et des
news sur les élections et les premiers pas de l’équipe Macron qui la passionne.
Balade jusqu’à l’extrémité nord de ce petit bout de terre plutôt joli. Du
sable, des cocotiers, évidemment aucune voiture ni chemin ou route bétonnée
donc. Des maisons en bois, peintes, sur pilotis : quelques-unes bien pimpantes avec, juste
devant, ponton en bois privatif terminé
par un carbet-palapa qui s’avance dans la mer émeraude (si soleil ), d’autres
en ruine, abandonnées. Partout des réservoirs d’eau de pluie dont un, superbe,
en bois cerclé. Et toujours…personne. L’île ne fait que 300m de large et nous
passons de l’autre côté : ambiance mangrove avec là aussi des petits
pontons pour mettre sa barque à l’abri.
Cette île doit être habitée par de riches Béliziens qui, de
Bélize City, viennent là pour le week-end et a dû être habitée aussi par des
britanniques avant l’indépendance et même quelques années plus tard. Puis ils
s’en sont lassés et ont laissé leur maison en plan…Déjeuner tardif à bord. Et
nuit un peu ballotés.

Mardi 30 mai :
en route vers Bélize City, une navigation très attentive
Tôt, nous levons l’ancre. Route jusqu’à Bélize
City balisée de « waypoints » que nous avons méthodiquement
marqués sur notre tablette en suivant
les indications du Guide papier de
Captain Freya RAUSCHER . On croise les doigts en scrutant sans cesse le
sondeur et en louvoyant aussi entre quelques
piquets qui dépassent de 20cm de l’eau. Et on fait cela à la voile
car il y a un vent force 3.
Tout se passe bien.
Devant Bélize City, c’est moins
bien. Le vent s’engouffre et le courant n’est pas négligeable. Mouillage (point
25 sur notre carte) devant un grand ponton-jetée en construction, hérissé de piquets de bois tout autour. La
descente à terre est épique et très « casse-gueule ».
Découverte de la ville, plutôt animée.
La rivière qui traverse la ville est bordée de restaurants sur une rive ;
plusieurs barques et autres embarcations y sont mouillées. Nous traversons le
pont à la recherche de beaux batiments coloniaux. Et nous en trouvons :
Quelques précisions sur le petit pays de Bélize :
Dans tous les guides, le Belize est décrit comme un
véritable éden. Ancien repère de pirates, le pays a été colonisé par les
Anglais et dénommé alors Honduras britannique, comme je l’ai dit
plus haut. Le paradis des flibustiers d'antan devient donc indépendant
en 1981, et, au fil des années, une
destination touristique de plus en plus prisée. A l'ouest de l'une des barrières
de corail les plus importantes au monde, « les célèbres Cayes du Belize vous accueilleront dans leurs lagons bleu
azur et leurs plages de sable blanc ». Parmi elles : Caye Caulker et Ambergris
Caye. Un paradis pour tous
les passionnés de plongée et de snorkeling, avec une visibilité marine atteignant plusieurs dizaines de mètres !
Cela… c’est dans les guides. Mais ce que nous
vivons n’a absolument rien à voir avec
cette description idyllique. Ciel et mer gris, vent. Nous sommes là beaucoup trop tard : la « saison » se
termine début avril et nous sommes fin mai.
Si nous avions pû respecter notre programme établi en octobre 2016, avant
notre premier départ pour les Caraïbes, nous aurions été là, au Bélize, en février. Mais c’était sans compter mes
erreurs de calcul – je (=Laurence) ne me rendais pas compte de l’énorme
distance qui sépare les îles Vierges britanniques du Guatemala, via Porto Rico, Haïti, Cuba, la côte
mexicaine et le Bélize !! Résultat : nous avons du rentrer en France
début février car j’avais promis de venir m’occuper de mes petits-enfants puis,
après deux mois et demi passés en France, repartir pour continuer notre périple,
de Santiago de Cuba au Guatemala.



Mercredi 31 mai :
navigation dans l’« Inner channel », à l’abri de la barrière récifale
Nous choisissons de continuer notre route vers le sud en naviguant dans
l’ « Inner channel », laissant la Barrier Reef sur bâbord. A l’abri des vagues mais pas des récifs. Nous
ne croisons aucun voile.
Escale sur le joli petit Cayo Robinson, tout
en longueur, loin de tout et très en accord avec son nom. Un phare, une maison
sur pilotis, des débris de coraux blanchis jonchant le sol, quelques chiens… L’unique habitant est parti
pêcher. Nous descendons à
terre ; je tente, seule, de rejoindre pieds nus le phare… mais les
arbustes se resserrent et j’abandonne.
Puis, après un premier essai
infructueux, mouillage pour
dormir à Dangrada, à l’abri d’une
sorte de grande jetée : il fait nuit.
Le matin on découvre une côte pas très accueillante.
Cap vers le sud.
Jeudi 1er juin :
Placencia, superbe mouillage, toujours
au Bélize
Arrivée à Placencia, superbe mouillage,
toujours au Bélize (point
26 sur notre carte). Nous passons entre l’île et la terre puis
mouillons près de l’île. La vue de notre mouillage est vraiment belle :
d’un côté l’île, de l’autre côté la terre. Et partout, des maisons en bois
plutôt esthétiques. C’est magique.
Longue balade à terre entre les maisons
en bois plantées dans le sable. Une ambiance baba-cool. Sur la gauche, un très
bel hôtel-bungalow le long d’un chemin
de sable bordé de cocotiers. Le soir nous nous installerons sur un banc tout à
côté après leur avoir demandé leur code Wi-fi.
Dès que l’on s’éloigne de la mer, les commerces et les baraquements peu
esthétiques apparaissent. Achat de quelques légumes et fruits et recherche de
gaz oil pour le moteur. A près de 2kms à pied, nous faisons remplir nos deux
jerricans de 20litres au poste qui se trouve sur un étroit bras de mer trop peu
profond pour y arriver avec la RozAvel…Christian commence la route du retour en
les portant à bout de bras puis est pris en stop ! Heureusement.

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