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Mai 2017 - Isla de la Juventud (Cuba) - Isla de Cozumel (Mexique)
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permettent de naviguer d'un récit à l'autre.
Carte de notre navigation en cours (2016/2017)
Samedi 20 mai :
ayant découvert que nous étions dans une zone militaire, nous nous résignons à
longer toute la longue côte sud de l’île
de la Juventud pour rejoindre l’hôtel
El Colony situé du côté Ouest, au
fond de la grande baie – Ensenada de Siguanea- en partie fermée par la Punta Frances. Le vent nous y aide,
nous poussant souvent à plus de 7 nœuds, sauf dans la baie où le vent est de
face ! Résultat : la route est beaucoup plus longue que prévue…
Laurence a mal au cœur.
Nous mouillons finalement à 22 heures devant la plage de l’hôtel , suffisamment
loin de la marina et de son poste de guardia-fronteiras.
Dimanche 21
mai : au petit matin nous rejoignons discrètement la plage à la rame.
Le temps est splendide et le lever de soleil magnifique sur cette côte boisée.
Eloïse a ses deux sacs à dos, nous l’accompagnons jusqu’à la route et la
laissons seule chercher le bus pour Nueva
Gerona, la « capitale » de l’île de la Juventud, située à
quelques 30 kms au nord. Un texto nous
apprendra qu’elle a sauté dans le bus local - ravie d’être entourée des
travailleurs de l’île - après nous avoir gentiment déposé 3 mangues vertes
sur l’annexe.
Petit déjeuner au buffet de cet hôtel milieu de gamme mais plutôt joli qui
semble occupé essentiellement par des jeunes (étudiants étrangers ?). Nous
profitons au mieux de ce dernier repas avant la traversée vers le Mexique.
Une fois sortis de cette immense baie, nous serrons le vent
pour rejoindre une baie paradisiaque signalée sur le blog du voilier
Apache : la calita Puerto Frances
niche sa plage de sable fin au milieu de la verdure de ce site naturel protégé.
Deux bateaux à moteur sont là (on est dimanche) mais ils partiront vite. Les
eaux sont d’un turquoise lumineux, parsemé de récifs coralliens décevants mais
nous nageons longuement. La plage nous offre une délicieuse sieste à l’ombre
d’un arbuste. Nous nous laissons ballotter et surtout rafraîchir par les
petites vagues du ressac.
Ce n’est qu’à 18H30 que nous arrivons à nous arracher de ce cadre idyllique
pour mettre le cap vers l’Isla Cozumel sur la côte Sud du Yucatan
(Mexique). Nous appareillons sous voiles sans le bruit du moteur et partons
grand largue bâbord amure vers le large.
Lundi 22 mai :
le vent avait faibli pendant la nuit mais il s’établit à force 3 dans la
journée et, après quelques déboires emmêlés, nous glissons sous spi vers
l’ouest. Le spi restera gonflé jusqu’à 22 heures 30, il est affalé à temps
grâce au projecteur car le vent monte en refusant un peu ; notre route
cette nuit croisera de nombreux cargos.
Mardi 23 mai :
il y a un mois jour pour jour que nous avons quitté Giens.
Les horribles tours de Cancun
surgissent de l’horizon sur tribord, pourtant nous en sommes loin. Le vent
refuse de plus en plus et, pour couronner le tout, toujours ce fort courant de Sud…
Vers 1h du matin, nous heurtons assez violemment une patate de
corail, toutes voiles dehors, en essayant de nous abriter sous le vent de la Punta Molas, au Nord de Cozumel. Rien sur la carte, aucun écueil signalé…Ni
dans notre guide papier. En fait, si. En « dézoomant » au
maximum la carte Navionics, Laurence
découvre un avertissement : « La
marine mexicaine nous signale plusieurs patates de corail isolées autour de
1m50 de profondeur entre la Punta Molas et l’île de la Paelon ». Or
notre tirant d’eau est de 1m60….
Pas très rassurés, nous finissons par mouiller assez au large pour un sommeil
bien mérité !

Mercredi 24
mai : nous descendons entre
Cozumel et la côte, mais un très fort courant contraire nous oblige à nous
replier vers le port de cette île où
nous arrivons à prendre un corps mort ( Laurence insiste pour le prendre, par
sécurité - il y en a plusieurs de disponibles – Christian craignant qu’ on
vienne nous en chasser). Bourgade,
plutôt laide, hérissée de grands hôtels-immeubles sans charme. En sus d’un grand nombre de navettes, 4
énormes paquebots de croisière viennent déverser leurs clients.
En fin d’après-midi, le vent s’est calmé et nous partons avec l’annexe, à la
rame. Soudain un nuage noir se forme du côté du Yucatan et le vent enfle
soudain; en souquant très dur nous arrivons à attraper d’extrême justesse la
dernière bite d’amarrage et à nous hisser sur le quai avant que de grosses
vagues et d’énormes rafales ne nous précipitent sur les rochers. Il pleut très
fort.
Nous nous réfugions dans une petite boutique, puis sous le magnifique toit de
paille d’un grand restaurant où nous dînons au calme en attendant la fin du grain. Rencontre avec une jolie
américaine d’une quarantaine d’années, Coréenne adoptée, qui habite à Portland
dans l’Oregon. Elle est venue, seule,
« pour le soleil » mais est bien déçue. Elle nous raconte
qu’elle a bien tenté de retourner récemment voir son pays natal mais les
événements entre les deux Corée l’en ont, pour l’instant, dissuadée.
Retour sans problème sur la RozAvel. Heureusement
qu’elle était amarrée sur un corps-mort et non au mouillage près d’un
récif ! L’annexe, terriblement ballotée durant notre absence, a bien
souffert et nos deux poubelles sont hélas passées par-dessus bord.

Jeudi 25 mai :
c’est au moteur que nous descendons vers
le sud, longeant toujours la côte de
l’île de Cozumel, toujours avec un fort courant de face, en rasant la berge pour profiter… des
éventuels contre-courants. C’est interminable !
Heureusement, dans sa partie sud, la
côte redevient plus sauvage avec de jolies plages. Christian, puis Laurence, se font traîner par le voilier avec masque et tuba
pour tenter de voir ce qui attire ici de très nombreux plongeurs du monde
entier. Une visibilité à 61 m est-il écrit dans les guides. L’eau est très
claire et émeraude dès que le soleil apparaît c’est vrai mais comme il fait
majoritairement gris…. Et puis il faudrait rejoindre le tombant sur la barrière
et être munis de bouteilles.
En début d’après-midi nous remplaçons le moteur par les voiles et continuons de
descendre au près la côte du Yucatan.
Très doucement à cause de ce fichu courant !
Pendant la nuit alors que nous nous traînons, notre route croise celle d’un énorme
paquebot de croisière (« Carnival
Dream », la même série que celle vue au Port de Cozumel) qui remonte la
côte à… 22 nœuds !! Appelé en VHF
l’officier de quart nous précise aimablement qu’il passera à un mille de nous.
Ouf !

Vendredi 26
mai : en plus des cartes Navionics, nous détenons – heureusement
- le
guide du Captain Freya RAUSCHER : « Mexico and Mexicos Caribbean
Coast, including Guatemala’s Rio
Dulce –dernière mise à jour : 2007».
La description dans ce guide de la Bahia de Spiritu Santo nous incite à
piquer vers la côte pour y passer une nuit tranquille et espérer visiter le
petit village Maya. Il n’en sera rien car après avoir franchi une longue passe,
il nous faut mouiller au milieu de rien avec une visibilité faible. Nous
entrevoyons une côte de mangrove et juste une petite lumière apparaîtra une
fois la nuit tombée. Nous avons vraiment l’impression d’avoir mouillé en pleine
mer, protégés cependant de la houle par la barrière récifale immergée. Et, bien
entendu, toujours pas un seul voilier ni même barque de pêche dans les parages.
Samedi 27 mai : Nous
reprenons notre trace d’entrée pour sortir de la Bahia de Spiritu Santo comme nous le faisons chaque fois que la
passe est difficile. Navigation non-stop sous voiles au pré serré. Vent fort en début de nuit. Finalement nous affalons la grand-voile pour
soulager le pilote qui donne des signes de faiblesse. Cela est dû au manque
d’huile dans les rouages de la barre malgré le plein fait par Christian il y a
quelques jours. Le piston fuit, il faudra le ramener en France.
Laurence fait la veille une bonne partie de la nuit – avec toujours son mal de cœur qui décidément ne veut pas
partir – mais Christian se lève régulièrement…
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