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Mai 2017 - Cuba - Trinidad
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Carte de notre navigation en cours (2016/2017)
Dimanche 7 mai :
départ sous voiles et par un bon force 4 au travers bâbord amure nous avançons
vers Trinidad avec un petit arrêt sur la côte au vent du cayo Blanco de Casilda
où nous nous régalons d’une belle promenade PMT sur les patates de corail.
Nous repartons vers Trinidad et au moment de virer dans la passe nous
reconnaissons le catamaran Marquises qui repart vers Cienfuegos. Nous nous
rejoignons le temps de quelques échanges puis reprenons l’entrée de Trinidad où
nous nous échouons dans la passe avant la marina malgré la garantie des
« minimum 2 metros » donnée par VHF. Navionics avait raison :
impossible de rentrer dans la marina si l’on a plus de 1.50 m. de tirant d’eau.
Le guardia fronteiras vient faire les formalités à notre bord à l’aide d’une
barque à moteur qui n’arrive pas à nous sortir de l’échouage, il repart avec
notre despacho.
Avec l’annexe et notre mouillage arrière (Spade aluminium), nous arrivons à
tirer la RozAvel de ce mauvais pas pour mouiller un peu plus au large avant de
rejoindre la marina à la rame. La marina est au fond d’un bassin complètement
fermé mais dont le balisage d’accès est
en grande partie inexistant et à moitié faux pour le reste !
Un peu de stop et nous rejoignons la vieille ville distante de 12 kilomètres où
nous retrouvons immédiatement Eloïse qui nous attendait sur la place centrale.
Soirée de retrouvailles, punch Conchoncharia et restaurant et nous finissons
par rejoindre sa casa particular où il y a assez de lits pour nous accueillir.
Lundi 8 mai :
nous découvrons la vieille ville de jour. Les rues sont pavées de galets non
jointifs, c’est beau mais peu confortable ! Le centre est piétonnier et de
nombreux touristes déambulent.
En fin de matinée un taxi nous ramène à la marina où nous partons tous les
trois à la recherche de l’ancre Spade perdue la veille. Recherches fructueuses.
Nous décidonsd’aller mouiller la RozAvel en face du port de pêche de Casilda
pour avoir un accès plus facile à la ville (2 km au lieu de 12 km). Eloïse
reste à bord et nous débarquons tous les deux pour nous retrouver immédiatement
face à 1 puis 25 gardes-frontières en uniforme qui nous interdisent le passage
en refusant toutes nos explications, y compris le fait que l’un d’entre eux
nous avait la veille ouvert cette possibilité. Laurence refuse de s’arrêter et
nous passons donc outre la garnison et partons à pied sur la route sans être
suivis.
Soirée à Trinidad avec un dîner dans un restaurant incroyable : une énorme
quantité de vaisselle fine, française et anglaise, disposée sur les tables de
ce musée vivant où de nombreux serveurs en uniforme nous accueillent et nous
servent dans le patio pendant qu’un orchestre cubain joue.
De retour au port de pêche nous trouvons la barrière fermée et nous devons
attendre avant de suivre un gradé qui nous sermonne dans son bureau, nous
menaçant d’une amende de 10.000 CUC en cas de récidive.
Mardi 9 mai :
nous sommes retournés mouiller au large de la marina avant de retourner à
terre. Eloïse reste sur la magnifique plage d’Ancon pendant que nous profitons
d’une vieille Plymouth peinte en rouge pour rejoindre Trinidad
où nous nous
précipitons pour visiter tous les musées, la cathédrale et même une maison
particulière. Le musée municipal est intéressant, avec de jolis meubles et un
clocher où l’on peut admirer les énormes cloches fondues en 1856 par un ouvrier
français originaire de Fernez-Voltaire ; le musée du banditisme
(traduisez : de la lutte contre les cubains anti-castristes soutenus par les
américains) est installé dans un ancien monastère où l’on peut monter jusqu’au
toit terrasse du clocher avec une vue panoramique sur la ville et ses environs.
Nous nous reposons deux fois au sympathique café José dont la carte comprend
plus de 40 spécialités de café servies dans un joli patio ombragé.
Nous retrouvons Eloïse puis retournons vers la marina en y réclamant notre
despacho qui ne peut pas être rendu de suite mais sera amené à notre bord à
8h30.
Le retour à la rame contre un vent violent est long et difficile.
Mercredi 10 mai : nous avions prévu de partir à 6h30 et avons
donc gentiment demandé à la Marina de nous
fournir notre
« laisser-passer » (le fameux « despacho », véritable
passeport du bateau et de l’équipage) pour cette heure-là. Ce qui avait été
fait à 5h du matin à Santiago, sans souci.
8h30 fut l’heure qu’ils nous imposèrent.
OK, nous acceptons de temporiser.
Mais les heures passent et les échanges
par VHF ne donnent rien. Personne ne
nous répond sinon un seul « Attendez encore un petit moment », sans aucune explication. Les heures passent
encore et nous sommes de plus en plus impatients et énervés. Finalement à 11h20 nous levons les voiles et prenons la route du large au
ralenti pour leur laisser la possibilité de nous rattraper. Rien n’a bougé,
aucune réponse à la VHF : nous
avons donc quitté Trinidad sans notre - pourtant précieux - « despacho ».
Crime de lèse-majesté au pays de la bureaucratie et de la paranoïa des accès
maritimes. Finalement nous entendons un message de la Capitainerie qui se
réveille enfin : « Revenez,
revenez… sinon vous aurez une amende de
plusieurs milliers de CUC !! ». Cela ne nous émeut pas !
Nous avons rejoint le joli Cayo Blanco
de Casilda qui n’est pas un Cayo « mangrovien ». Résultat : quelques fonds coralliens et
de belles promenades à terre jusqu’au coucher du soleil, en suivant le semblant
de sentier côtier. Eloïse et Laurence photographient à cœur joie !
Ce Cayo est un des très rares « habités », cette fois par un petit
restaurant en bois. Là viennent se
restaurer les clients des « day-boats », d’énormes catamarans venus pour la journée de
Trinidad, tout proche pour leurs gros moteurs ! Ces touristes auront navigué
avec une musique tonitruante et « internationale » dans les oreilles, un verre à la main dès 10h
du matin, fait trempette dans les eaux du Cayo, déjeuné au restaurant, refait
trempette pour revenir à la Marina vers
15h30/16h….
Une fois partis, il ne reste qu’un restaurateur qui vit seul sur son île dans
une belle maison en pierre (mais sert jusqu’à 85 repas par
jour)…et nous ! A la question de Laurence « Pourquoi ne réparez-vous pas le ponton et ses balustrades (bien
déglinguées !), le reste est si
joli ? », le salarié
d’Etat répond, mot à mot : « Cela
appartient au Gouvernement…Si c’était à moi, bien entendu je réparerais ».
Tout est dit !!
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