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Les flèches vers la gauche ou la droite permettent de naviguer d'un récit à l'autre. Carte de notre navigation en cours (2016/2017)
Santiago
de
Cuba fut
fondée en 1514 par Diego Velázquez de Cuéllar. Même
si Baracoa fut
la toute première ville construite par les Conquistadores, Santiago se
situa
très vite au premier rang des villes des Caraïbes
grâce à sa situation géographique et à son port abrité. Elle fut
brièvement la
capitale de l’île, avant de se trouver supplantée par La Havane en 1607. Négligée
par la couronne espagnole pendant le XVIIè siècle,
elle survécut grâce au commerce de contrebande entretenu avec d’autres
îles
voisines telles la Jamaïque et
Saint-Domingue. Ses habitants enrichis par le
biais de l'échange d'or, d'argent, de rhum et de viande boucanée, se
sentirent
toujours menacés par les pirates et les corsaires. Ayant enfin réalisé
l'importance géographique et économique de la ville, le gouvernement
espagnol y
fit dresser une première forteresse entre 1637 et 1638 : le château de San Pedro
de la Roca
plus connu sous le nom de Castillo
del Morro, qui servit de prison lors de
la dernière guerre d’indépendance contre l'Espagne.. En 1804, les colons français
chassés de Haïti lorsque
l’île prit son indépendance débarquèrent dans ce port de Cuba. Ils
introduisirent la culture du café
et s’installèrent dans des quartiers spécifiques dont le plus fameux
s'appelait
« Tivoli ». En 1898, la ville fut le théâtre de
la bataille de Santiago de
Cuba, opération
décisive dans la guerre
hispano-américaine, qui mena Cuba
vers son indépendance. Santiago
a subi une série de tremblements de terre dont
celui de 1932 qui a détruit une partie du centre-ville, et a
sérieusement
endommagé une des deux tours de la cathédrale. C'est
aussi à Santiago que Fidel
Castro lança
son attaque manquée sur la caserne de Moncada le
26 juillet 1953,
entraînant un groupe de 125 jeunes combattants, dont son frère Raúl,
qui ont pour la plupart trouvé la mort le jour même, après avoir été
torturés
et éventuellement assassinés. Je
voulais voir ce lieu mythique assez éloigné du
centre, au nord de la Place de Marque et
nous y sommes allés avec Eloïse au retour de Baracoa. Cette
caserne, aux murs jaune moutarde, est transformée
en école et musée et a un aspect maintenant bien paisible. Mais
nous n’irons pas à la belle basilique de Notre Dame
d’El Cobra
située à 20 kms de Santiago malgré la superbe photo illustrant le
guide
Lonely Planet. Le mercredi 25 janvier
vers 9 heures du matin nous
franchissons la passe d’entrée de Santiago de Cuba à la
voile et sous le soleil.
La marina de Punta Gorda est visible
quasiment dès l’entrée. Nous approchons du quai mais des officiels se
précipitent, nous reprochent de ne pas écouter la VHF et nous
repoussent nous
intimant l’ordre d’aller jeter l’ancre et d’attendre ! Il
est trop
tard pour nous rendre en ville qui est à une dizaine de kilomètres de
la Marina
(pour les différents moyens de faire le
trajet > voir les « bons plans
de Cuba »). Le lendemain – jeudi 26 janvier - nous empruntons une navette "loncha" puis un bus local construit sur une base de camion
et
allons
chercher Eloïse dans sa « casa particular » située dans le quartier Tivoli, le quartier
dit « français », dans
le bas de Santiago pas très loin des
docks. Elle est rayonnante. Nous passerons trois jours et trois soirs à arpenter et à visiter la ville, avec ou sans Eloïse suivant les moments. Les trois places principales : Parque Cespedes (la place de la cathédrale, toujours animée), la Plaza de Dolores et la Plaza de Marque alignées sur un axe Ouest>Est, la longue rue piétonne et (trop) commerçante, la casa della Trova, la maison de la
Culture, la casa de Diego Velasquez,
superbe avec ses moucharabiehs, le
balcon de Velasquez d’où on a une jolie vue sur la ville, la
terrasse de l’hôtel « Casa Grande » d’où on
a une vue encore plus large et une vue plongeante sur la place de la
cathédrale, le musée de la lutte
clandestine récemment restauré et très beau de l’extérieur, la « Claqueta » où d’excellents groupes de musique traditionnelle jouent jusqu’à point d’heure et font tournoyer les couples dans des salsas endiablées. Eloïse en fait partie. Christian et moi resterons spectateurs même si personne n’a un regard critique.
Ces petits soucis ne perturbent pas les hommes qui travaillent beaucoup aux dominos Une visite au
supermarché est assez instructive : de grands rayons vides puis des
amoncellement de produits "uniques" ... un choix très maigre et des
remplissages au rythme des arrivages aléatoires. Parfois il y a du riz,
parfois du lait mais toujours de la bière. Nous sommes allés faire le tour de "Cayo Grande", charmante petite île dans la baie avec un village de pêcheurs et d'ouvriers qui vons travailler tous les jours à Santiago. pour aller sur
l'île nous étions partis avec notre annexe : le responsable des
gardes-côtes a convoqué une navette pour courir nous rechercher sur
l'île et nous a expliqué gentillement que nous n'avions pas le droit
d'y aller avec nos propres moyens mais devions utiliser la navette
officielle ! Notre annexe n'a le droit d'accoster qu'au ponton de la
"marina internationale" ! Le dimanche 29 janvier, après avoir accompli les formalités, et embarqué officiellement Eloïse, nous partons au moteur vers la pointe Est de Cuba. Pendant qu’Eloïse récupère dans sa couchette de sa nuit de salsa, Christian réfectionne le tableau électrique et Laurence garde un œil dans le cockpit … En fin d’après-midi le vent est toujours absent et nous stoppons le bateau pour une longue partie de nage sur un fond de 2000 mètres, derrière et le long du bateau ! Le
vent se lève enfin et nous doublons la base américaine de Guantanamo
bâbord
amure, en nous en éloignant largement comme les instructions nautiques
le
demandent.
Puis
nous remontons la côte
vers Baracoa où nous entrons à la
nuit tombante après 32h de navigation. Pas de balisage et une grosse
épave
prolonge la falaise sous le fort. Arrivée un peu « tendue ».
Nous
mouillons – sans sondeur car il a rendu l’âme- dans 2,50m d’eau,
vérifiés plus
tard avec un fil à plomb ! Alors que nous sommes en train de
terminer
notre manœuvre, nous sommes abordés par une barque à rames. Deux
militaires sautent
sur notre pont … Heureusement nos papiers sont bien en règle car ils
n’apprécient pas du tout l’arrivée d’un
voilier : « Nous ne sommes pas
une marina Internationale » … refrain que nous entendrons
souvent.
Baracoa Le
lendemain
matin, la montagne-table -El Yunque- est
bien là, plein nord, symbole de cette ville qui aurait été la première
abordée
par Christophe .Colomb …
Le
lendemain visite de ce grand village qui a déjà pansé en partie ses
plaies
et remis en place la plupart des toits arrachés. Un Fort au bout de la
pointe –
Fuerte La Punta – occupé par un
hôtel-restaurant, potager « urbain » très soigné accroché sur
la
berge, jolies maisons coloniales, ruelles tranquilles – Antonio Maceo,
José
Marti…- charmante place avec son église renfermant la seule croix qui
reste des
25 plantées dans les Caraïbes par Christophe Colomb. Devant
la porte de
l’église : le buste massif de Hatuey,
l’indien révolté contre les Espagnols-envahisseurs et un des héros
nationaux
comme José Marti, Cespedes etc… .
Visite du musée et du fort qui l’abrite, incursion sur le Malecon, la rue-littoral . Coup d’œil sur la baie de Miel et sa plage grise bien tristounette…
La montée des marches vers l’Hotel jaune-moutarde El Castillo installé lui aussi dans un ancien fort vaut le coût pour sa vue. La
casa de la Trova vient de rouvrir après des travaux. Deux rangées de
sièges
le long des murs et danse au milieu sous un mauvais éclairage blanc et
froid.
Il est évident que des danseurs (noirs) sont chargés par la direction
du lieu d’inviter
les femmes blanches esseulées : c’est si évident que cela nous
dérange et
nous en partirons déçus. Nous y rencontrons pourtant des Français
sympas qui
voyagent comme nous dans l’improvisation ; ils viennent de Cannes
où ils
ont monté une start-up qui aide les patients devant se lancer dans des
frais
dentaires importants à optimiser le choix de leur mutuelle.
Le lendemain : visite du Parc national de Humboldt – du nom d’un scientifique allemand qui a exploré Cuba en 1800 et 1801 - avec l’office de tourisme de Cuba Infotur (c’est bien la première fois mais il n’y a pas d’autre moyen de visiter ce lieu). Traversée de zones dévastées par le cyclone, arrêt à la petite baie idyllique de Ensenada Taco. Nous avons peur que le parc ait été très touché…Pas trop, en fait.
Nous avons choisi la randonnée la plus longue – il y en a trois – et nous ne le regretterons pas : Balcon de Iberia. Après une montée un peu raide, nous randonnons sur un beau sentier situé souvent sur une crête. A droite le parc est assez endommagé, à gauche il a été protégé, par les sommets environnants, des vents violents du cyclone. Nous marcherons 5 heures avec un arrêt au bord d’une rivière pour grignoter notre pique-nique et de petits arrêts près de cahuttes vendant trois bricoles. Une seule nous a enthousiasmés : c’est celle tout en bois et branchages où un vieil homme avait préparé une délicieuse boisson aux épices. Notre guide – Bernie - s’exprime en anglais et s’arrête régulièrement pour nous donner le nom et des plantes des arbres les plus remarquables. Dont des palmiers avec un tronc hérissé d’énormes épines…Avec son smartphone qui diffuse un cri bien spécifique il attire l’oiseau emblème du pays : un oiseau de la taille d’un gros moineau et très coloré. Nous en verrons 3. En revanche nous ne verrons pas la grenouille d’un cm de long découverte en 1996 et qui ne vit que dans ce parc. A la
fin de la balade nous traversons plusieurs fois la
rivière dans une charrette tirée par un bœuf qui obéit au doigt et à
l’œil à
son jeune maître.
Sur la route du retour arrêt sur la grande plage de sable clair – Playa Barigua - qui a dû être superbe avant le cyclone.
Christian :
Histoire de fuel… J’avais demandé du fuel au capitaine de port.
Ce dernier m’a
proposé une livraison de 200 litres pour 200 CUC soit 1 CUC le litre
mais me
demande d’accoster après 17 heures
pour l’effectuer.
A 15h
nous repartons vers la Boca de
Yumuri. Une rivière qui se jette dans la mer après s’être faufilée
dans des
gorges boisées que nous avions repérées en passant au large avec la
RozAvel.
Barque obligatoire et payante. On nous laisse sur un banc de sable.
Nous
remonterons les gorges à pied tous les 3. Il est un peu tard et nous
sommes
seuls. Bain dans les eaux très boueuses mais…douces. Retour de nuit à
Baracoa. Vendredi 3 février, dès 7 heures du matin, Christian conduit Eloïse à terre pour qu’elle parte, sac à dos, en taxi collectif en direction de Holguin … Mais le capitaine du port l’a bien vue… Il a donc fallu mettre en route toute la procédure officielle d’un « désenrollement » d’un membre d’équipage, impliquant de nombreux papiers et la queue à la banque pour acheter 2 timbres fiscaux de 5 CUC ! Nous avons tout fait dans les règles et avons pu partir « légalement » ! Entre
temps Christian a dû plonger dans le port pour extraire notre mouillage
arrière qui avait permis des nuits sans rouler, mais qui était bien
embourbé
dans le fond : les ancres Spade sont vraiment d’excellente tenue
dans le
sable, la boue, la vase. Retour vers Santiago de Cuba. Partis sous voiles à 15 heures, nous avons préféré nous replier avant la nuit dans la magnifique baie Ensenada Mata où nous avons mouillé un peu à l’Est du chenal par des fonds inférieurs à 3 mètres. Joli coucher de soleil et dîner au calme. Nous nous couchons tôt mais sommes brutalement réveillés à 22 heures par les appels et les bruits de bottes : encore 2 uniformes sur le pont, dont le capitaine de Baracoa qui est venu en taxi de nuit pour nous contrôler et nous reprocher cet arrêt … Il ne semble pas bien informé de la nouvelle réglementation cubaine qui nous autorise à mouiller en dehors des marinas.
Samedi 4 février à 8 heures nous ressortons de la baie et montons face au vent au moteur avant de pouvoir partir au près serré pour doubler le Capo Mayo et là le vent devient de plus en plus favorable, jusqu’à nous faire mettre les voiles en ciseaux, manœuvre très facile grâce au tangon en carbone. Un peu plus tard une fausse manœuvre décroche le tangon et le précipite à la mer, mais il est tellement léger que c’est un jeu d’enfant de le récupérer. Il
nous faudra empanner plusieurs fois pendant la nuit pour respecter une
trajectoire nous écartant à plus de 6 nautiques de la base américaine
de Guantanamo (« territoire occupé
illégalement » comme le précisent les cartes cubaines). Ces
manœuvres ont
fini par coincer l’enrouleur et il a fallu batailler de nuit avec le
projecteur
de pont pour tout démêler. Dimanche 5 février nous continuons notre route sous voiles pour ne les rentrer qu’à 17h50 une fois entrés dans la passe de Santiago.
Lundi et mardi, en dehors d’un petit tour à Santiago où nous retrouvons Eloïse très satisfaite de sa balade à Holguin et au village de Gibera,
Un passage
presque obligatoire devant un lieu historique : la caserne de la
Moncada (dont l'attaque échouée a été le premier acte militaire de
Fidel Castro).
Nous
préparons la RozAvel
à passer quelque temps sans nous : tout est démonté et rentré.
Eloïse
passe sa dernière matinée à Cuba sur le voilier et je l’accompagne en
taxi à
l’aéroport. Elle s’envole pour Paris via La Havane. Mais impossible
pour nous de
trouver des places disponibles dans l’avion local Santiago / La Havane. . Nous irons à la gare routière en taxi pour tenter de trouver une place dans un bus Viazul. Et c’est parti pour Camagüey. 5h de route théoriquement, 11h en réalité, le bus ayant éclaté une durite de refroidissement. Des heures passées assis sur le bord de la route à attendre qu’un passager répare. Et pas un mot d’explication ou d’excuse de la part du chauffeur et de l’accompagnateur !
Arrivée à …23h30 à Camagüey. Un propriétaire de « casa particular » (« Alba Ferraz » 106 rue Ramon Guerrero) est là. Nous nous enfilons dans un taxi avec lui. Beaux éclairages de la ville. Sa mère en chemise de nuit nous accueille. Joli patio où nous prendrons un petit-déjeuner avec un couple de Français sympas que nous croiserons dans les ruelles et retrouverons le soir autour d’un repas (décevant) chez « Alba Ferraz » avant d’aller ensemble écouter un orchestre de salsa tout en dégustant un verre de rhum local.
Camagüey est
classée au Patrimoine mondial
de l’Unesco. Petite ville de province, avec quelques jolies églises,
une grande
rue piétonne et trop commerciale à notre goût (calle
Republica) et, à l’ouest de cette rue,
deux toute petites places superbes,
tranquilles tôt
le matin ou en fin d’après-midi et… sans voiture :
- Plaza del Carmen, avec son élégante église, ses statues de bronze grandeur nature (le groupe des « Causeuses » ou un titre approchant me font penser au trio sculpté par Camille Claudel), oeuvre de Martha Jimenez Perez, artiste cubaine dont on peut visiter l’Atelier installé sur cette place-même ;
- Plaza San Juan de Dios aux
bâtiments colorés et rénovés, très charmante. Une belle église blanche
et
verte.
Départ
vers La Havane.
Comment ? Bus Viazul ou
taxi ? Après moultes discussions et marchandages et après avoir
laissé
partir le bus, nous prenons un taxi-voiture moderne et confortable. 650
kms en
taxi pour tous les deux…La panne du bus hier nous a poussés à choisir
cette
option. Les kilomètres défilent : Orlando notre chauffeur nous
arrête à un
boui-boui avec cuisine au feu de bois sur le bord de l’autoroute… Bon
et
copieux. Les quelques tables sont occupées uniquement par des Cubains.
Bon
signe. Je prends une photo qui…nous sera d’une grande utilité plus
tard. Regardez ci-dessous : on distingue la plaque d'immatriculation de
la voiture blanche, notre"taxi". La
casa particular retenue le matin par nos hôtes de Camagüey ne répond
pas à
mes coups de sonnette répétés. Tant mieux ! Nous aboutirons
quelques rues
plus loin dans un lieu atypique et très contemporain, une belle
réhabilitation
de 4 appartements réunis en un seul, démarrée il y a 18 mois par 4
jeunes
ingénieurs audacieux… « Animas
303 » (en fait nom et adresse du lieu :
astucieux !). Huit
mètres de hauteur sous plafond, briques peintes en blanc, deux séries
de
chambres donnant sur une coursive, des salles de bains au look très
moderne.
Six chambres sont terminées, six autres sont en travaux. Bientôt une
salle à
manger en rotonde pour les « desayunos » (petit-déjeuner),
une
terrasse sur les toits avec un petit bar, et une salle de massage. Ils
sont sur
Airbnb, sont financés par un « ami » canadien qui a fait
fortune. Ils
ont eux-mêmes mis la main à la pâte pour les travaux et parviennent
déjà à
rembourser leur emprunt auprès du canadien et à se payer. Auparavant,
tous
sortis de la même école, ils gagnaient chacun 21 CUC par mois !
Détail
amusant : l’investisseur canadien qui vient presque tous les mois
suivre
de près le projet apporte chaque fois dans ses valises des lampes,
couettes,
linge de bain etc…signés…Ikéa. Dans la chambre, Christian veut se servir de son ordinateur et réalise qu’il l’a « oublié » avec la tablette... recouverts volontairement par le chauffeur dans le coffre du taxi. Police, photo de la plaque d’immatriculation que j’avais prise au restaurant de l’autoroute, agence de location (cette voiture-taxi était louée comme souvent, on le découvre à cette occasion), enquête de l’agence et le lendemain soir un vrai taxi nous rapporte le tout contre des sous. Tout se termine bien !
Nous resterons trois jours à La Havane, notre avion de Aviaçon de Cuba ayant… deux jours de retard. Notre logement est à Habana Centro, à l’Ouest du « centre historique » - La Habana Vieja – facilement accessible à pied. Nous ferons néanmoins des kilomètres à arpenter dans tous les sens le centre patrimonial… Une architecture éclectique et superbe ! Du baroque colonial-espagnolisant, de l’art déco, de l’art nouveau… Des bâtiments magnifiquement restaurés et d’autres…en attente de l’être. Quelques-uns font vraiment penser à du Gaudi. La tête en l’air, le regard qui s’égare dans des patios, on se régale. Certains « palais » délabrés sont visiblement occupés par des familles qui y « campent » avec les moyens du bord. Je rentre dans l’un d’eux particulièrement « destroyed » (plusieurs balcons de sa belle façade pendouillent). Suite à mes questions la femme m’explique : « Ici l’organisme chargé de la rénovation – Officina del Historiador – n’est jamais venu. On nous laisse tomber ».
Les
quatre
places d’Habana Viaja sont belles – Plaza
de la Cathedral (la Cathedral de San Cristobal), Plaza de Armas (Palacio
de
los Capitanes Generales, ancien siège du gouvernement colonial
espagnol), Plaza de San Francisco et Plaza Vieja
-
mais nous avons un
faible pour la première, celle de la cathédrale, de taille moyenne,
très
homogène et totalement piétonne,
extraordinaire.
La cathédrale elle-même est somptueuse et les bâtiments sur les trois
autres
côtés de la place avec leurs colonnades et leurs arcades sont
remarquables Et
la nuit, grâce aux éclairages chaleureux, …c’est magique.
Le culte de la "Revolution" et de Fidel Castro est très présent partout à Cuba. On ne compte pas les musées célébrant tout cela; ci-dessous vous verrez le musée de la Révolution devant lequel trône le le char depuis lequel Fidel a repoussé l'attaque de la baie des cochons, puis une photo retrouvée au musée des télécommunications où l'on voit Fidel en compagnie de tous les grands de ce monde !
Les Soviétiques
sont partis, les Américains pas encore présents, mais les Chinois se
sont installés, sont - paraît-il- en partie repartis mais ont
construit un porche d'entrée dans leur quartier. Mais
le plus remarquable à la Havane ce sont toutes ses façades aux styles
architecturaux si variés :
La
Havane vit, et pas seulement pour les touristes...
Nous sommes
même arrivés par hasard dans la cour d'un immeuble délabré où une jeune
troupe de théâtre répétait un spectacle qui nous a fascinés!
Dans la calle Obispo, deux points forts : la plus vieille maison de la Havane et la casa del Agua où on vous offre de l’eau de source…délicieuse.
Au sud-Ouest de la Habana Vieja, au bout de l’axe de circulation Paseo de Marti (appelé par tous les Habanais le Prado) qui sépare Habana Vieja de Habana Centro, il y a le Capitolio avec son dôme achevé en 1929 et le gigantesque théâtre. Par rapport aux quartiers de la Habana Vieja, rupture de style (architecture classique), rupture d’échelle (le bâtiment du Capitolio mesure 200m de long, le Gran teatro a des dimensions imposantes), rupture de couleur (murs blancs). Le tout donnant sur une grande place bruyante, lieu de croisement de grandes avenues. Malgré ses quelques palmiers royaux et ses bancs, aucune envie de s’y poser ! Un autre quartier près de Habana Vieja, le seul un peu jeune et qui bouge après 22h : la rue Brasil qui part du Parque Cristo avec notamment le petit restaurant-café El Dandy.
Et, de l’autre côté de la Baia de la Habana – n’oublions pas que La Havane est au bord de la mer – la Fortaleza de San Carlos de la Cabana où nous n’irons pas car c’est un peu compliqué de la rejoindre. S’y déroule pourtant en ce moment l’énorme Foire du Livre de Cuba avec les canadiens comme invités d’honneur…
Mais
aussi un magnifique petit fort toujours occupé par la garde nationale. Mardi 14 février 2017, 16h30. Il est temps de se rendre en taxi à l’aéroport. Nouvelle péripétie : au guichet ils ne trouvent pas nos billets et nous devrons en racheter à prix fort et …en payant en liquide. Explication une fois revenus en France : un bug du système informatique d’Air Caraïbes – partenaire d’Aviaçon de Cuba – a fait échouer notre paiement en ligne effectué à Santiago ! Petit surclassement pour compenser : nous avons toute la place et pouvons- nous étendre et dormir ! Bilan de ces
quelques jours à Cuba : une terre de
contrastes .
Orly,
Hyères…France, famille et amis : nous revoilà après près de
trois
mois d’absence. Heureux de vous retrouver.
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