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Les flèches vers la gauche ou la droite permettent de naviguer d'un récit à l'autre. Carte de notre navigation en cours (2016/2017) Quatre jours
et quatre nuits de navigation de Salinas
(Puerto Rico) jusqu’à l’île à Vache,
havre de paix haïtien au sud de cette grande île qu’est Haïti. Se succèdent des moments de calme et des sorties de spi.
Trop souvent le ronron du moteur reprend sa place. Précisions : Española est la plus grande île des Antilles
après Cuba. Actuellement divisée en deux nations : La République Dominicaine (Saint Domingue) à l’Est et Haïti à l’Ouest.
Nous avions
décidé de nous arrêter à l’île à Vache,
au sud de Haïti, en face de la ville des Cayes, car c’est une des rares communes où les
cas de violence n’ont pas encore été recensés. Tout le reste du territoire est
fortement déconseillé, et des exemples récents de navigateurs piratés (dont
Philippe Poupon) incitent à la prudence. Notamment la côte nord et plus
particulièrement les alentours de Jérémie.
L'île à Vache fut un repaire de pirates,
tel que l'Anglais Henry Morgan au XVIIe siècle. Nous lisons avec consternation sur Wikipedia que
Michel Martelly – président de la République de Haïti de 2011 à 2016 - voulait faire de l’île la première destination
touristique de la Caraïbe avec la construction d'un aéroport international et
d’ une piste de 2,6 km, la construction de l'axe routier qui y mène,
le dragage du port, l'électrification et l'éclairage de toute la zone
environnante, la construction de plusieurs
hôtels-resorts…Peut-être que cela attirera certains touristes mais sûrement pas
les mêmes qu’aujourd’hui !! Et puis pourquoi vouloir faire comme tout le
monde ? C’est en conservant/cultivant ses différences et son charme que
cette île attirera… Nous avons
donc mouillé le dimanche en début de matinée à Baie Ferret (et le village s’appelle…Cayecoq).
Dès notre arrivée, de petites embarcations creusées dans un tronc d’arbre et
prenant souvent l’eau viennent nous proposer leurs services. Ballet
quasi-incessant. Les enfants sont particulièrement insistants. Nous donnons du
fil de pêche, des cordages, des petits gâteaux…Balade à terre jusqu’à chez
Félix qui tient deux chambres d’hôtes et un petit restaurant au bord de l’eau,
avec même une petite plage devant sa maison, trois cocotiers et un hamac. Une
maison qui a bien résisté à l’ouragan même si Félix est allé se réfugier sur
les hauteurs auprès de sa mère qui n’en menait pas large. Pour le remercier de
nous avoir donné un accès au Wi-fi, nous lui promettons de venir dîner chez
lui. Servi par sa femme, petit repas bon et simple autour de cuisses de poulet.
Nous payons en dollars même si la monnaie officielle du pays est… la Gourde. Le lendemain, nous décidons d’aller à pied jusqu’au village qui porte le nom amusant de « Madame Bernard ». Nous sommes lundi et c’est jour du marché. Nous n’avons rien à acheter de spécial mais c’est une bonne occasion d’aller à la rencontre de la population.
Balade géniale de 2 heures sur un chemin de terre, sans une voiture, juste
quelques motos conduites avec fierté par leur propriétaire, des maisons en bois
et certaines avec un toit de chaume. Nous croisons une vache, des poules…et
surtout des enfants en uniforme qui vont à l’école ou en reviennent. Nous
longeons deux villages installés en bord de plages hélas souillées de pas mal
de déchets. A Soulette la porte de la classe est ouverte et quelqu’un nous incite
à entrer. Des enfants de 5 et 6 ans sont à leurs pupitres. La directrice
d’école et deux institutrices sont là. Cahiers et leçons au tableau sont en
français. Vive la francophonie !!
Tous les marchands sont venus en barques à moteur du village des Cayes, sorte de « capitale » de l’île à Vaches située sur l’île principale à 10 kms de là et…ravagée par l’ouragan Matthew. Retour à notre mouillage en taxi-moto ( à trois sur la moto !).
Lundi 23 janvier après le déjeuner, nous allons au moteur mouiller à l’île Permontois, un simple banc de sable avec quelques arbres, couvert de huttes en branchages où vivent une quarantaine d’habitants-pêcheurs.
Nous leur avons offert notre masque de plongée de réserve pour les aider dans
leurs chasses aux langoustes et nous avons cédé à leurs propositions en en
achetant deux. Cela va paraître ridicule, et a bien fait rire les Haïtiens,
mais nous ne nous sentions pas capables de plonger nous-mêmes ces pauvres bêtes
vivantes dans la casserole d’eau bouillante. Nous avons donc apporté une
casserole pleine d’eau et avons attendu à l’écart de pouvoir récupérer les
langoustes prêtes à consommer ! Le soleil
s’est couché et nous avons repris notre route sous voiles tout en préparant le
dîner.
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