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Janvier 2017 - Puerto Rico (Ile principale)

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Carte de notre navigation en cours (2016/2017)

Puerto Rico ou Porto Rico ? "Porto Rico" est la dénomination française, mais le vrai nom, en Espagnol, est "Puerto Rico". Un "port" se dit "Puerto" en Espagnol, et "porto" en Portugais.


 Le vendredi 13 janvier nous levons l'ancre sous voiles pour un long bord au grand largue vers Salinas. Ce mouillage - dans une baie très bien protégée et placé sur notre route vers l’île à vache et Santiago de Cuba -  nous a été conseillé par le Québécois rencontré la veille. Après neuf heures de traversée rapide (plus de 7 nœuds de moyenne) nous embouquons une passe étroite entre des cayes pour déboucher sur une grande étendue fermée, parfaitement abritée du vent, entourée de petites marinas et de pontons privés. Le fond est uniforme et d'excellente tenue, nous allons pouvoir laisser la RozAvel au mouillage, dans 3m de fond,  avec une parfaite tranquillité.


Nous partons à pied dans cet ancien village de pêcheurs à la recherche d'une location de voiture. Maisons basses et simples, atmosphère paisible, peu de trafic. Nous finissons par trouver l'office du tourisme, mais son directeur ne connaît même pas les coordonnées téléphoniques des loueurs ! Il est charmant, nous donne le code du WiFi (précieux sésame), et promet de nous accueillir "mañana por la mañana a los nueves" avec tous les renseignements. De retour à la marina nous nous laissons tenter  par un barbecue musical dans le jolie cadre du bar-restaurant sur un deck au bord de l'eau; en fait ce fut décevant par la non serviabilité du personnel, la musique «internationale « (Le Beatles des années 60) tonitruante et la qualité médiocre du plat : viande grasse mal découpée et absence de légumes.
Le samedi à 9h15 nous sommes devant la porte de l'office du tourisme. Il y a bien le WiFi mais la porte restera fermée ... heureusement Laurence interroge une voisine qui, prise de pitié, sortira son téléphone puis sa voiture pour nous conduire chez un loueur à Santa Isabel (voir les « Bons plans
de Puerto Rico » ). Nous y avons trouvé une équipe efficace et une belle voiture pour 45 US$ par jour. Nous la louons pour quatre jours et partons immédiatement vers San Juan, la capitale de cet état associé aux USA, située sur la côte Nord à 85 km de Salinas.
Bien que Porto Rico soit aussi montagneuse et à peine plus grande que la Corse elle dispose d'un réseau routier et autoroutier très dense si bien qu'il nous a fallu moins d'une heure pour rejoindre le vieux San Juan.


Mais il me faut parler de la circulation à Porto Rico.
Bien sûr après avoir connu le Brésil nous l'avons trouvé plus facile ... mais elle reste excessivement stressante et fatigante pour le conducteur.
Il y a l'état incroyable du revêtement des routes : sur l'autoroute se succèdent des zones parfaites avec une majorité de tronçons parsemés de trous dont certains dépassent les 50 cm de profondeur ! Il doit être rentable d'être revendeur d'amortisseurs ici.
Mais encore plus stressantes  sont les habitudes de conduites : non seulement l'usage du clignotant est très rare, mais surtout personne ne fait d'association entre la vitesse et la voie de circulation; les voitures les plus lentes restent sans complexe sur la voie la plus à droite et les doublements se font aussi bien par la droite que par la gauche, les voitures rapides slalomant en succession de queues de poisson et sans jamais avertir. Résultat :  il est très fatigant de devoir en permanence surveiller l'état de la chaussée, la vitesse de la voiture précédente et les 3 rétroviseurs tout en espérant qu'un bolide ne va pas déboucher dans l'un ou l'autre des angles morts; de plus il faut bien se résoudre à faire comme eux, donc à doubler sans complexe par la droite. Et vous l'avez probablement deviné, la circulation est très dense. Nous avons été surpris de découvrir la taille de San Juan (450.000 habitants) et de ses échangeurs autoroutiers dans tous les sens. Un dernier détail : le panneau "sens interdit" n'est quasiment jamais utilisé; il y a parfois des indications de sens de circulation, mais nous nous sommes très souvent retrouvés à contre-sens sans aucune indication préalable.

 

Venons-en au principal : notre visite du vieux San Juan. La vieille ville est située sur une longue presqu'ile qui ferme la baie. Nous avons passé plusieurs heures à parcourir les petites rues bordées de maisons à l'architecture coloniale, parfois rénovées, parfois en ruines. Chacune étant de couleur différente comme dans de nombreuses villes coloniales que nous avons déjà découvertes : Sao Luis, San Salvador de Bahia, Ouro Preto et Olinda au Brésil,  Saint Louis au Sénégal…Il y a un quartier très vivant avec de multiples bars et petits restaurants sympathiques : calle de la Luna, calle de San Jose, calle de la Cruz et, « la plus chic », calle de Cristo. Dans cette dernière, plusieurs commerces luxueux pour les croisiéristes qui débarquent des immenses paquebots dont on a du mal à comprendre comment ils ont pu pénétrer par la petite passe bordée de cayes avant de venir s'amarrer sur les pontons au cœur de la ville.


Cette vieille ville et cette baie étaient militairement protégées par un réseau de fortifications très bien conservées…et impressionnantes.
San Juan était la plaque tournante du commerce à voile qui arrivait d'Espagne par les alizés, s'égrenait sur toute l'Amérique Centrale avant de repasser par San Juan pour le retour par la route du Nord et des Açores. Le fort de la pointe "Castillo del Morro" s'étend sur 70 hectares et 6 niveaux. Il a résisté à tous les assauts des Anglais, des Hollandais ou des pirates et n'a plié qu'en 1898 quand l'île a été prise par les Américains. Il a été encore utilisé au cours des deux dernières guerres mondiales avant d'être rendu au patrimoine culturel. Ce fort est précédé d’une immense étendue d’herbe rase et bordé par un grand cimetière aux tombes à dominante blanche. La vue du Fort que ce soit vers la passe fermée par un cordon littoral hérissé de palmiers, la grande baie qui succède à la passe et, côté Est, la vue sur la façade atlantique de San Juan sont fascinantes. Surtout par fort vent.
Dans le Fuerte San Cristobal qui complète la défense de la ville, à l'Est, nous avons visité des souterrains et en particulier une geôle pour des marins en attente de leur exécution. Sur les murs : des gravures très travaillées de voiliers du 18° siècle.


Un œil sur le guide, un œil en l’air, durant les deux journées que nous passerons dans le vieux San Juan et hormis les deux forts cités ci-dessus,  nous jetons un regard furtif ou visitons en bonne et due forme :
- l’église San José (en réfection) au fronton tout simple et un oculus en forme de trèfle. Impossible d’y entrer. Tant pis pour son plafond gothique « admirable » dixit le guide.
- la Casa Blanca, construite en 1521 par le gendre du premier gouverneur de l’île : pièces avec meubles d’époque dont une cuisine. Le musée « Taïnos » installé dans une aile et cité dans le guide n’existe depuis plusieurs années. Le jardin en terrasse sur la baie mériterait un  grand nettoyage ! Attention : fermeture de ce lieu à 16h !
- le bâtiment avec une immense cour carrée/patio aux murs roses abritant le Musée de Las Americas
- la cathédrale (à l’intérieur sobre) qui a été reconstruite plusieurs fois à cause des ouragans, la dernière mouture datant de 1917 ! Pas de grande place devant elle mais juste une  charmante petite place arborée en pente sur laquelle donne « El Convento », un hôtel « chic » à l’allure coloniale avec joli patio et tables bien mises. Un peu guindé et sans ambiance.


- Casa de Raman Power y Girault : visite gratuite mais…il n’y a rien à voir !
- une mention particulière pour la Casa del Libro. Ce lieu est de nouveau ouvert depuis quelques semaines après avoir été fermé…dix ans. Quelques beaux livres, un escalier magnifique dont les contre-marches sont ornées d’ « azulejos ». La femme qui tient ce lieu nous raconte qu’une importante communauté venant du cap Corse est encore installée ici, particulièrement dans la région de Yauco. Au 19è siècle ils sont venus faire fortune dans le sucre puis beaucoup sont repartis en Corse se faire construire de belles maisons….Une exposition raconte cela dans un autre lieu : cette femme a fait partie de l’équipe qui s’est rendue en Corse pour retrouver les traces de cette histoire.

- Plazuela de La Rogativa
Ne pas manquer la jolie balade  ( Paseo de La Princesa) le long de la baie et des remparts en passant par la Puerta de San Juan au sud-ouest.

   

Nous avons loué notre voiture pour 4 jours. Deux jours à visiter San Juan et les deux autres dédiés à  la région située à l’ouest de Salinas et une partie de la « route panoramique ».
Premier jour : nous longeons la côte sud.

Premier arrêt : le centre indigène de Tibes. Un petit musée consacré aux différentes tribus indiennes successives qui ont habité l’île. Présentation contemporaine, et textes  très intéressants

   

Guanica : nous allons dans la première baie enlaidie par des infrastructures industrielles. Nous nous apercevrons plus tard qu’il y a un autre centre qui mérite peut-être une visite, comme l’affirme notre guide. Traversée de  la forêt sèche de Guanica : surprenante car en effet le sol et la végétation sont secs et la flore très différente de ce que nous verrons le lendemain le long de la route « panoramique ».

San German, un peu au nord, est tristounet sous une petite pluie fine et sans aucune animation dans les rues. Heureusement nous tombons sur la visite de la deuxième plus ancienne pharmacie de l’île devenue petit musée avec ses beaux pots en faïence…

Balade dans Yuaco, ville superbement colorée qui monte à l’assaut de la colline et qui m’avait tapé dans  l’œil à l’aller,


puis Ponce que nous visitons une première fois de nuit. Sa place principale très bien éclairée et arborée est superbe. Une curiosité : la caserne des pompiers, construite en bois de couleur rouge sang, et qui n’est plus en activité, trône sur l’arrière de la cathédrale. Cette place me fait penser à celles de certaines villes du Yucatan (Valladolid, Mérida).

    

Le lendemain nous visiterons, de jour, le joli centre de Ponce avec ses belles maisons coloniales, monterons jusqu’au Castello Serrallès (fermé ce jour là) d’où nous aurons une belle vue d’ensemble sur toute la ville. Un passage à la zone « Marina » avec commerces et decks en bois avec quelques voiliers en rade et le Yatch Club de Ponce qui semble très sélect…Entrée interdite aux non-membres.
Nous rejoignons ensuite la route « panoramique », un peu sceptiques…A tort !

Nous montons, montons pour dominer bientôt toute la région au sud-ouest de Salinas jusqu’à la mer des Caraïbes. Une végétation splendide, mêlant cocotiers et fougères arborescentes. De belles vues, peu de circulation, quelques petits villages. Mais beaucoup de virages…Nous sommes à 1000m d’altitude environ et il fait délicieusement frais.


Profitant de notre voiture et de notre passage à Ponce, nous avons :
1/acheté une peinture antifouling pour le futur carénage (en partant du principe que nous ne trouverions certainement pas à Cuba la Trilux 33 spéciale pour l’aluminium). Et nous avons trouvé une excellente adresse : voir les « bons plans ».
 2/ cherché notre clearance pour quitter les eaux américaines en toute légalité. Si nous étions venus à la Marina de Ponce à la voile, il aurait fallu prendre un taxi tant le bâtiment des douanes en est loin (voir « bons plans » de Puerto Rico pour les trouver) !
Formalités de départ de Puerto Rico : Ponce est donc une des villes où il est possible de les faire. Arrivés dans le bâtiment des douanes, après avoir franchi un portique de sécurité, nous avons attendu une petite heure que la patrouille revienne. Les papiers ont été ensuite rapidement obtenus et avec le sourire.  On  nous fait remarquer que nous avons vraiment bénéficié d’un traitement de faveur à Culebra ( là où nous avons donc effectué avec beaucoup de difficultés nos formalités d’entrée) car  nous aurions dû payer une amende de 585 US$ par personne. Confirmation donc !  Espérons que cette faveur n’aura pas de conséquence pour son auteur !

Le mercredi 18 janvier départ de Salinas au moteur puis sous voiles vers l’Ouest. Le vent baissera en début de nuit et nous commencerons une longue période où le vent viendra un peu pour repartir en nous obligeant à utiliser la risée « Yanmar » qui nous semble fort bruyante par rapport au moteur précédent.