VOYAGES DE LA "ROZAVEL" - E-MAIL: christian.mallemont@wanadoo.fr
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Janvier 2017. Statia, Saba, Îles Vierges Britaniques (BVI)

Les flèches vers la gauche ou la droite permettent de naviguer d'un récit à l'autre.

Carte de notre navigation en cours (2016/2017)

Avertissement : si parfois il vous semble que nous donnons trop de détails
c'est en fait que nous voulons aussi que notre site soit utile aux navigateurs...Parfois Laurence rédige un spécial "Bons plans" avec adresses et précisions que nous n'avons trouvé dans aucun guide et téléchargeables en bas de la page.


Le vendredi 30 décembre 2016 au réveil nous levons l'ancre et partons sous voiles. Nous sommes plein vent arrière force 4 et, pour la première fois, nous établissons les voiles en ciseau avec le génois tangonné sur bâbord.


Une belle journée de voile, mais la nuit approchant nous décidons d'aller nous abriter à Dieppe Bay à la pointe Nord de Saint Kitts. L'idée semblait bonne avec un mouillage bien abrité par le récif, mais les nuits tropicales tombent très vite et tout est noir quand nous approchons en nous basant sur le GPS et la cartographie électronique. Soudain l'arrière de la RozAvel se soulève et nous nous retrouvons pris dans de gros rouleaux. Demi-tour immédiat : nous repartons sains et saufs vers Statia dont l'approche est facile.


Samedi 31 décembre le jour se lève sur Statia (Saint Eustache), mais le soleil est remplacé par un bon crachin breton pour ce dernier jour de  2016. Disons-le : cette île n'a rien de charmant. Sa falaise noire sans quasiment de végétation, ses docks de bric et de broc..;Tout est gris et tristounet. Nous rejoignons la terre pour effectuer les formalités. Il n'y a pas beaucoup de passage dans cette petite île néerlandaise et il nous faut attendre que le seul officier d'immigration vienne spécialement pour nous de l'aéroport (un grand mot pour une petite piste recouverte d'herbes !). Ce jour est férié ici et le maître de port descend spécialement pour nous. Quand il découvre que nous n'avons pas d'US $ pour payer la taxe, il nous prend dans sa voiture et nous fait faire le tour de la ville avec arrêt chez les commerçants et devant l'unique distributeur. Merci à Andrea pour sa gentillesse et sa disponibilité.

En fait Statia dont le paysage est gâché par un gros terminal pétrolier ne présente que peu d'intérêt. Il y a le volcan que Christian avait gravi lors de son passage précédent et quelques ruines de la richesse passée. Cette île était un port franc qui était devenu une plaque tournante du commerce entre les Antilles et l'Europe, mais elle a eu l'outrecuidance d'être la première à reconnaître l'indépendance des Etats Unis d'Amérique; en représailles, l'amiral britannique Rodney l'a complètement pillée en détruisant toutes les installations ... l'île ne s'est jamais remis de cette destruction.

   

La ville est située en haut des petites falaises qui dominent le port. Nous visitons les ruines de la plus ancienne synagogue du nouveau monde, d'une vieille église presbytairienne et du fort Orenjstat qui a été entièrement reconstruit. En bas il reste quelques traces des anciens quais et des docks. L'un d'entre eux a été joliment rénové par un club de plongée tenu par de sympathiques français.

Il ne pleut plus quand nous quittons sans regrets cette île pour rejoindre sa voisine Saba qui apparaît au loin comme un volcan posé sur l'océan.
Il y a cependant une petite jetée où nous jetons nos amarres, mais le gardien nous rejette car il faut laisser la place libre au petit ferry qui va arriver; il nous renvoie vers les corps-morts de Ladder Bay.

C'est donc sur ce corps-mort au pied d'une falaise un peu austère que nous allons passer notre réveillon très solitaire en grillant nos poissons sur le barbecue. Nous en garderons cependant un vrai souvenir.


1er janvier 2017 nous commençons cette nouvelle année en rejoignant la grève avec l'annexe que nous tirons contre la falaise avant de gravir les 900 marches de "the Ladder". Taillées dans le roc au début, elles finissent par s'aplatir en traversant la forêt tropicale avant de déboucher à "The Bottom", petit village-capitale de cette île.


Nous nous promenons au soleil dans les rues tranquilles bordées de jolies maisons souvent peintes en blanc avec les encadrements verts.  Il y a trois églises (de trois religions différentes) où l'on entends chanter en ce dimanche matin. Un seul établissement est ouvert, nous  y ferons escale pour le WiFi et le déjeuner (par ailleurs excellent). Pour nous ouvrir l'appétit nous sommes tout d'abord montés dans la forêt en direction du sommet, mais il y avait encore 1050 marches pour le rejoindre et nous avons renoncé !


Les 1500 habitants sont essentiellement des personnes âgées qui  donnent du travail aux services sociaux et servent de cobayes aux 300 étudiants de la faculté de médecine des Antilles Néerlandaises (probablement les seuls jeunes sur l'île).
La vie s'écoule doucement ici,  et c'est doucement aussi que nous entamons la descente pour rejoindre la RozAvel.


17h - Départ sous voiles de Saba direction Virgin Gorda. Le vent est toujours grand largue et la RozAvel trace sa route à plus de 7 noeuds.

2 janvier - A 3h15 du matin, les îles vierges sont en vue. Nous sommes allés trop vite ! Il faut ralentir autrement nous arriverons de nuit dans un lieu un peu délicat.


5h15 – passage du Round Rock. Pour arriver avec l’aube naissante nous laissons fasseyer un peu les voiles dans notre près serré vers un des endroits les plus mythiques des Vierges : les Baths, énormes blocs de granit ronds posés en désordre sur la grève, dans une eau émeraude. Je prends la barre pendant que Christian est à l’avant avec la gaffe pour attraper un des corps morts libre. Fatigue après une nuit en mer, un peu d’inattention…choc frontal à petite vitesse heureusement dans une grosse patate posée dans la zone des 5 mètres. Je suis piteuse !
Après un petit-déjeuner à bord requinquant je vais à la nage jusqu’au bord pour me perdre entre les rochers séparés par de petites plages. Pas de soleil hélas et pas d’appareil photo pour immortaliser comme des milliers d’autres les anfractuosités où se faufile la mer turquoise sur ce sable si blanc. Un bémol : des maisons- certes très esthétiques- sont posées sur la minuscule petite colline qui « domine» les Baths. Quel dommage qu’un élu visionnaire – ou l’équivalent de notre Conservatoire du Littoral - n’ait pas interdit toute construction pour conserver à cet endroit sa pureté originelle !! Toujours ces politiques à court terme…


Formalités à St Thomas Bay – 31 USD…en liquide svp car, malgré ce qui est affiché, ils ne disposent pas du terminal Carte bleue  – auprès d’une équipe immigration + douanes peu aimable  et courses alimentaires  juste au bout du ponton de la marina.
Nous remontons ensuite vers le Nord la côte sous le vent de Virgin Gorda. Mouillage et nuit à Pond Bay devant une jolie plage de sable blond déserte derrière une petite barrière de corail que nous explorerons le lendemain matin (peu d’intérêt). Durant la nuit les quelques maisons de luxe posées sur la colline  brillent de tous leurs éclairages. Belle architecture comme souvent à Virgin Gorda, contrairement à Tortola.

   

3 janvier : nous continuons vers le Nord. Mouillage en solitaire à Long Bay et PMT  sur les récifs de la côte nord de ce mouillage.
Toujours plus au nord : Gorda Sound.


Une grande baie presque fermée que nous explorons dans le sens contraire des aiguilles d’une montre au moteur, comme nous l’avions fait à Antigua dans Non Such Bay : Leverick Bay (le plus construit bien que très relatif), Gun Creek, Robins Bay (nous renonçons à mouiller là bien que l’endroit  soit verdoyant et sans construction car nous ne serons pas au soleil couchant), passons au sud de Saba Rock – une île minuscule avec hôtel-restaurant qui ne laisse plus entrevoir la moindre parcelle de rocher - avant de poser notre ancre au nord-est de Pricky Pear Island, au calme.


4 janvier : sortie de cette sorte de mer intérieure qu’est Gorda Sound par la passe à droite de Saba Rock puis mouillage non pas à Eustasia Island, comme prévu, mais juste un peu plus au nord, au sud de Necker Island, dans une mer émeraude. Juste un autre bateau qui lèvera l’ancre très vite. Cette île, privée, est dotée de maisons en bois grand luxe et d’un minuscule îlot blanc flanqué de…trois cocotiers en plastique ! Nous le rejoignons et le foulons du pied symboliquement. En nageant Christian tombe sur un drôle d'animal marin : un magnifique drone s'est abîmé en mer; il est encore en parfait état, nous n'avons hélas pas son pupitre de commande. Retour au bateau : un barracuda de plus d’un mètre s’est mis à l’abri de notre coque !
Ces îles privées sont belles mais débordent d'un luxe inimaginable :  un héliport pour arriver, des bers  motorisés pour soulever la vedette  hors de l'eau, des véhicules électriques pour aller de la maison à la plage et une noria de serviteurs, tous noirs, pour faire fonctionner l'ensemble.

 

Nous longeons la côte sud de Virgin Gorda pour rejoindre Cooper Island, avec une mer assez agitée et un bon force 4. Mouillage tardif (il fait nuit) au sud de Manchioneel Bay, assez près de Cistern point, aucun corps mort n’étant disponible et la zone nord, plus protégée de cette petite baie, étant encombrée de plaisanciers ! Nuit très agitée. Rafales de sud, nous ne sommes pas loin du bateau sous notre vent qui, lui, est sur corps mort, Christian raccourcit la chaîne ; je ferai la veille de 3h à 5h30 dans le cockpit…
Le matin, PMT autour de Cistern Point. Pas mal…La plus belle partie : entre le rocher et la côte dans 90cmm à 2m d’eau ! Rencontre avec un gros barracuda solitaire…


Départ à la voile pour Norman Island, au sud-ouest de Cooper Island . Nous sommes  toujours dans les BVI…Nous longeons les collines boisées et sauvages de Peter Island. Arrêt obligatoire à Pelican  Island, un îlot et ses trois compères : les Indian Rocks. Très beau site de plongée, paraît-il. Tous les corps morts sont occupés. Un se libère enfin. Christian prend sa bouteille et descend à 15m. L’eau est d’une limpidité extraordinaire : ainsi j’ai vu en même temps que Christian une énorme tortue posée tranquillement sur le fond. Puis, pour moi, joli PMT au milieu de coraux variés et très fournis, dont beaucoup ondulent sous l’effet du courant, dans quelques mètres d’eau entre Pelican et Indians.


15h - mouillage à Norman Island : the Bight.  Cette fois-ci nous arrivons tôt, refroidis par l’expérience négative de la veille. 70 corps morts, 70 bateaux !! Heureusement Le lieu est superbe et la petite plage aussi avec ses deux restaurants côte à côte, en bois, juste jolis comme il faut pour fêter avec un jour d’avance mon anniversaire…. Chaque matin et chaque soir une grosse vedette fait le va et vient de Tortola pour amener les équipes et les victuailles.


Avant d’aller mettre les pieds sous la table, nous gravirons la colline : belle vue sur la baie de cette petite île inhabitée hormis les restaurants.


Le 6 janvier à 11h : appareillage direction Tortola par le "Sir Francis Drake Channel". Nous passons devant St John Island qui fait partie des Vierges américaines avant  de déborder la pointe sur de Tortola ( French man's Cay, Soper's hole) puis de remonter sa côte Ouest au près serré vers Brewers bay où nous mouillons.
Nous gonflons le kayak et entreprenons un grand tour de cette baie avec un arrêt PMT à sa pointe Nord : Anderson Point. Nous y admirons deux énormes raies à pois qui semblent voler en faisant onduler leurs ailes. Impressionnant et magnifique. Mais aussi  cinq gros thazards de plus d'un mêtre de long qui chassent pour leur dîner dans le courant de la pointe. Impressionnant et... presque inquiétant. Bougies pour Laurence sur une part de cake puisque c'est le vrai jour de son anniversaire.


Le 7 janvier nous quittons Tortola pour rejoindre Jost Van Dyke (la dernière île des BVI) par une petite traversée vent arrière. Nous nous arrêtons derrière un îlot de sable pour un nouveau tour en kayak et PMT.

 

Puis nous descendons cette côte jusqu'à Great Harbour où nous prenons un corps mort et descendons à terre pour les formalités. Great Harbour n'est en fait qu'un charmant tout petit village avec une piste sableuse en bord de plage, un poste de police et quelques restaurant abrités par les cocotiers. Nous nous attablons à Foxy's qui accueille les navigateurs depuis des décennies et laisse son WiFi en accès libre. Les tables sont recouvertes par de vieilles cartes marines incrustées sous le vernis et les poutres des paillottes couvertes de cartes de visites du monde entier. Ils organisent des buffets musicaux conviviaux, mais il faudrait dîner à 18heures et cette heure précoce nous incite à rester à bord.

 

En passant à la boulangerie, la petite fille de 16 mois semble adopter Christian, part avec lui et ne veut plus le quitter !


Le 8 janvier, nous quittons cette baie pour un petit arrêt à White Bay, jolie plage avec de sympathiques établissements offrant de jolis bungalos et des tentes sous les palmiers en bord de plage.

Nous reprenons la passe entre les cayes et quittons les BVI en direction de Porto Rico et de ses îles.




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