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Janvier 2015:
des Saintes à Grenade
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Les Saintes : douces, colorées et gaies
Mardi 30 décembre, la RozAvel lève l’ancre.
Direction : les Saintes. A bord : l’équipage
+ Aurélia, Eloïse et Damien qui saute à l’eau devant l’anse à
Colas pour rejoindre sa petite famille. Nous avons mouillé pour la
nuit à Petite anse, juste avant l’Anse à la
Barque.
Le lendemain, traversée longue et très ventée du canal
entre la Guadeloupe et Les Saintes. Vent dans le
nez, force 7. Nous faisons l’erreur de réduire le génois au lieu
de prendre des ris. La RozAvel se traîne…
Ouf de soulagement quand, enfin, nous posons notre ancre sur
des fonds de sable à quelques mètres du Pain de Sucre. Les
estomacs –sauf celui de Christian – sont retournés mais le sourire
est néanmoins sur toutes les lèvres.
Nous resterons 5 jours aux Saintes. 5 jours de bonheur.

Premier mouillage : le Pain de sucre.
Nous sommes à quelques mètres de ce rocher, sans bateau entre lui
et nous. Enfin de beaux fonds : tôt le matin Eloïse et moi
allons faire un grand tour en PMT et découvrons outre de gros
perroquets (50cm) et de superbes gorgones de
toutes formes, une belle langouste « dressée sur ses pattes
de derrière », nous regardant droit dans les yeux. Elle est
majestueuse et porte parfaitement son nom de
« langouste royale ». Il ne nous viendrait pas à l’idée
de la pêcher !
Nous rejoignons plusieurs fois à pied la minuscule
« capitale » des Saintes : une bonne
demi-heure de marche, avec au sommet de la côte, une belle vue sur
le village et les autres îlots composant cet archipel.
Maisons basses et colorées, jolie église, animation
tranquille dans les rues…Très vite nous allons apprivoiser ce lieu
et nous y sentir bien, recroisant régulièrement les mêmes
Saintois. Pas trop de « touristes ».
Le 31 décembre, fête au village : la place
de la Mairie, quelques minutes avant minuit, devient
noire de monde. La musique enfle et tout le monde danse. Eloïse et
Aurélia s’en donnent à cœur joie ! Pas de repas
pantagruélique (nous n’avons rien réservé) mais un délicieux
cocktail sur une table, les pieds - ceux de la table et les
nôtres- plantés dans le sable.

Visite d’un ami d’ami près du Fort (qui nous rendra un grand
service en nous indiquant la bonne personne pour fabriquer la
clavette servant à refixer l’hélice), longues balades tous
les quatre autour de l’île, quelques restaurants et aussi des
pique-nique améliorés : les plages sont toutes plus belles
les unes que les autres mais le vent souffle toujours fort.
Formidable pour le kite-surf mais aucun d’entre nous n’aura envie
de se baigner.
Changement de mouillage le 3 janvier : traversée de la baie
pour l’Ilet à Cabris. Je suis à la barre qui,
quasiment immédiatement après avoir levé l’ancre, ne répond
pas comme d’habitude… A l’arrivée, dur constat : nous avons
perdu l’hélice tribord ! Je suis certaine que l’on va la
retrouver. Et ce sera le cas : Christian, en annexe conduite
par un charmant voisin, traversera la baie pour rejoindre
notre mouillage précédent, plongera avec sa bouteille de plongée
et son petit scooter sous-marin. L’hélice a eu la bonne idée de se
poser sur un fond de sable…
Damien, après avoir fêté le réveillon du 31 avec sa famille et ses
amis revient à bord accompagné de Mahé. Christian va les chercher
avec l’annexe à l’arrivée de la navette Basse-Terre > Les
Saintes.
Exploration de l’îlet à Cabris : petits
chemins qui montent au milieu des agaves et vues superbes sur la
baie d’un côté, et Terre-de-bas de l’autre côté. Des
dizaines de… cabris détalent à notre arrivée. Il paraît que
quelqu‘un vient chaque jour compléter leur nourriture naturelle.

La nuit du 3 au 4 janvier la RozAvel affiche complet et c’est
bien agréable : les trois cabines sont occupées. A bord :
l’équipage (Christian et moi), Eloïse et Aurélia, Damien et Mahé.
J’ai nettoyé et rangé la cabine avant, recouvert d’un joli tissu
la moto et fait un lit douillet pour le père et sa fille.
Nous sommes le dimanche 4 janvier. Demain c’est la
rentrée des classes : Damien et Mahé doivent rentrer chez
eux, à Deshaies. Pour les accompagner à la navette Les
Saintes/Guadeloupe, nous traversons la baie avec la RozAvel. Le
vent est très fort et nous n’avons toujours qu’une hélice (la
clavette est en cours de fabrication). Avance en crabe puis
mouillage sur l’ancre pour cesser de dériver vers les rochers qui
menacent, sur notre droite… Manœuvre ensuite pour atteindre un
corps mort avec l’annexe, y passer un bout et ramener la RozAvel
sur ce mouillage plus sûr que l’ancre par un tel vent !
Dimanche soir, nous retournons au doux mouillage du Pain de sucre.
Dernière nuit à bord pour Eloïse et Aurélia qui, lundi, attendront
plusieurs heures sur le quai du Bourg des Saintes la navette pour
Pointe-à-Pitre. Les horaires donnés par l’office du tourisme
étaient totalement fantaisistes !! Elles vont continuer leur
séjour à Saint-François sur la côte sud-Est de la
Guadeloupe : 4 jours de balade, notamment à la pointe des
Châteaux, de surf…).

6 janvier - 16 janvier : des Saintes à Grenade
Dernier petit tour dans les eaux du Pain de sucre
(j’essaie avec succès le scooter des mers), Christian remet
l’hélice tribord en place… La RozAvel quitte les Saintes le 6
janvier (jour de mon anniversaire). Direction : le sud.
Objectif : arriver le 16 janvier à Grenade, île distante
d’environ 150 miles par le chemin des écoliers, en s’arrêtant au
gré de nos envies et des conditions météo. Nous n’avons que 10
jours au lieu des 20 jours « programmés »,
essentiellement à cause de l’arrivée très tardive du moteur sur le
chantier. Pas grave…
6 janvier au soir : mouillage à Batali
Beach à la Dominique. Petite baie sans aucun autre
voilier, juste une barque de pêcheurs, une baraque sur la plage et
un restaurant d’où s’échapperont quelques brides de musique. Cette
île est encensée par beaucoup de navigateurs… Nous irons à sa
découverte une autre fois.
7 janvier : nous filons vers la Martinique.
Dans le canal entre Dominique et Martinique, la fixation du point
de drisse du génois lâche dans un grain. Christian enroule
en urgence le génois et me demande de choquer complètement
l’écoute sous le vent qui finira par s’enrouler autour de l’hélice
tribord – encore elle !! Nous continuons sous
trinquette et grand-voile.
Sous le vent de la côte martiniquaise nous nous retrouvons dans
les calmes et la RozAvel n’avance pas bien vite ous une seule
hélice. Et une seule hélice, cela risque de compliquer
sérieusement les manœuvres de port ; alors Christian - alors
qu’il fait nuit noire et que Case Pilote est à
une heure de là- se décide à plonger pour dégager l’écoute,
éclairé…par la torche de mon « téléphone intelligent ».
Nous décidons de racheter rapidement une bonne torche
étanche !
Notre ami médecin – François – nous attend avec une grande
gentillesse sur le quai. Nous partons en voiture avec lui jusqu’à
sa superbe maison en bois précieux, située au Robert.
Valéry nous a préparé le repa. Dîner et dodo en bas dans une
chambre sans porte ni volets, en direct avec la nature !
Superbe ! Essai du jacuzzi posé dans leur magnifique jardin,
découverte de la petite maison-anti-cyclone en cours de
construction et imaginée par le propriétaire des lieux, enfin
visite de son ketch « l’Argyronète » en cours de
restauration.

Nous retrouvons Case Pilote et la RozAvel à quai, François
retourne à ses gardes et consultations après avoir déjeuné à bord.
Opération vidage, dans de grandes cuves, des réservoirs du gazoil
sénégalais que nous traînions dans nos flancs alourdis d’autant
depuis…plus de 4 ans !! Le tout réalisé parfaitement par un
professionnel local (concessionnaire Volvo Penta).
9 janvier : plongée puis nuit à Anse Noire
où nous nous étions promenés avec Christian en juin 2012,
lorsqu’il était venu durant 15 jours remplacer en tant que médecin
son ami François. Toujours inchangée par rapport
à mon séjour magique avec mes enfants à Noël 2002. Des milliers de
sardines grouillent sous le ponton restauré agrémenté d’un carbet
et peint alors par Eloïse.
10 janvier : Sainte-Lucie. Arrivée
à Marigot Bay, si chère à mon père et si
vantée ! Décevante : un peu trop de bateaux mais surtout
la langue de sable mythique est « polluée » par des
chaises longues et autres cabanons-vendeurs de
« merdouilles »…Un petit tour avec l’annexe jusqu’au
fond du Marigot où se côtoient yachts de luxe et…épaves. Puis nous
larguons bien vite notre corps mort pourtant très bien situé.

Arrivée nocturne dans la baie de la Soufrière dite des
Deux Pitons. On n’y voit goutte, plus de corps mort
disponible apparemment et on n’a pas le droit d’ancrer. Un gamin à
bord d’une annexe veut absolument nous conduire vers
« son » corps mort, libre. Nous résistons puis acceptons
car il est tard et il faut bien se « poser »… Tout près
du bord et des maisons de la petite ville, nous nous amarrons, lui
donnons 20 dollars, le prix officiel d’un corps mort pour 24h
d’utilisation. Le lendemain matin : durant le petit déjeuner
et après quelques rafales, la RozAvel se retrouve au milieu de la
baie, le corps mort pendant lamentablement devant l’étrave tant il
est léger !! On s’est bien fait avoir ! Nouveau corps
mort, officiel celui-ci, accompagné par la police des mers qui
hausse les sourcils quand nous lui expliquons notre petite
mésaventure si banale… Entre deux averses, vue magique sur les
deux magnifiques pitons, emblème de Sainte-Lucie.
Grande promenade à terre : nous arpentons le village, ses
ruelles plutôt sales dès que nous quittons le petit centre, le
ruisseau servant de décharge… Chemin jusqu’au pied du premier
Piton. Descente tout au sud de la baie, sur la plage et ses deux
maisons plus ou moins à l’abandon alors que le lieu est assez
idyllique. Nous rentrons au village en prenant la route qui
enjambe la colline. Montée très raide. Et là, c’est un tout autre
monde : plusieurs hôtels-resorts de luxe se succèdent avec,
bien sûr, vue sur les Deux Pitons.
11 janvier : départ à 14h30 vers Saint-Vincent.
Grains et bon vent (force 4 à 5, hors grains). La RozAvel file à
une vitesse qui oscille entre 6, 2 et 7,7 nœuds. Pointes à 8,5.
Il fait nuit quand nous arrivons dans la baie de Chateaubelair :
mouillage en combinant radar, GPS et sondeur. Une ou deux lumières
dans les arbres et un mur de verdure pas loin. Le lendemain nous
découvrirons, devant notre étrave, un bout de côte avec
petite falaise, le tout très sauvage. Le village, aux maisons
parsemées, est plus loin sur notre droite…
Nous repartons à 9h sans avoir posé pied à terre. Nous n’avons pas
le temps cette fois-ci...Petite passe devant Petit Bordel,
côte sauvage et montagneuse. A 12h30 nous prenons un ris.
Un arrêt à Canouan près d’un catamaran (PMT pour Christian) pour
un déjeuner tardif. Lieu sans beaucoup d’intérêt…
Bientôt les Tobago Cays. Christian connaît, moi pas. Lieu
mythique…Les grains se succèdent, le ciel est noir. Il faut
s’abriter. Nous arrivons en surfant à Mayreau, en
même temps que le coucher du soleil à peine visible. Le mouillage
de Salt Whistle Bay est magnifique : anse
de sable blanc bordée de cocotiers dont la largeur est si faible
que l’on aperçoit, par-dessus et tout près, les Tobago Cays. Cela
quand la pluie s’arrête ! C’est le deuxième mouillage (avec
Marigot Bay) où la densité de bateaux est importante. Nuit très
ventée et pluvieuse. La RozAvel tire fort sur sa chaîne mais tout
tient.

13 janvier : nous profitons de notre escale,
enfin ! Après avoir transféré notre voilier sur une
bouée proche et avoir attendu que les averses se calment un peu,
nous partons à la découverte de l’île. De l’autre côté de l’étroit
isthme, quelques kites-surfs. Sur la plage : 2 ou 3 échoppes
et deux bars « roots ».
Nous prenons la petite route qui va vers l’autre bout de cette
île…minuscule (3km²). La montée est raide. Tout en haut, près de
l’église du Père Divonne et de sa grande citerne aux grands pans
inclinés destinés à recueillir l’eau, vue superbe sur les Tobago
Cays et les îles plus au sud (Union, Palm Island, Carriacou, Petit
St Vincent). Quand le soleil apparaît, un camaïeu de bleu et de
vert inonde la surface de la mer des Caraïbes…Maisons modestes le
long de la descente vers l’autre baie/ plage de l’île, Saline
Bay, celle où mouillent les énormes paquebots de
croisière. Heureusement aujourd’hui est un jour sans, hormis
« Le Ponant », à taille humaine. Du reggae s’échappe de
quelques cases. Plage de beau sable clair et très fin,
cocotiers. Echoppes et immenses tables et bancs en bois désertées.
Les chaises longues sont parfaitement empilées. Tout est prêt pour
les immenses « barbecue-parties » !
Nous profitons du ponton et observons les va et vient des grosses
annexes du bateau « Le Ponant ». Ses clients sont
immédiatement reconnaissables : ils arborent tous une belle
serviette de plage bleu pétrole…Déjeuner bien agréable
chez .
14 janvier : nous attendons patiemment que les nuages
régressent…puis route vers les Tobagos Cays.
Contournement de Barradal par le Nord – carte à
la main, j’essaie de dissuader Christian ;-) - et… échouage
sur le platier de coraux morts. Les vagues nous poussent et
doucement la RozAvel se dégage. Nous prenons un corps mort
près de la langue de sable… Nous ne sommes pas seuls mais
tout le monde est plutôt discret. Tour de l’ilot à la nage, PMT
dans une eau de faible profondeur : hormis deux
« patates » de corail bien poissonneuses…le sable blanc,
c’est tout. Trop de vent pour aller mouiller le long de Petit
Tabac moins accessible et donc sûrement plus
sauvage. Ce sera pour la prochaine fois. Balade en annexe entre
les minuscules îlots.

Enorme langouste grillée au feu de bois et apportée à bord avec
ses légumes. Rare et donc très apprécié !
15 janvier : appareillage à 8h30. Nous passons entre
Union et Palm Island et mouillons à Carriacou,
le long de la minuscule île plate qui porte parfaitement son nom
peu original : Sandy Island. Dévastée par
un cyclone il y a quelques années mais ses cocotiers ont
heureusement repoussé. Une grosse barque à moteur estampillée
« Marina Protected Areas » vient nous réclamer 25
dollars EC pour le mouillage. Un Français sur un gros quillard
luxueux refuse de payer…
Deuxième mouillage à Carriacou : Tyrrel
Bay. Petite ville bien tranquille apparemment. Des
cargos sont à quais ou au mouillage. Ambiance un peu chantier
industriel. Heureusement il y a la mangrove. Christian s’en
souvient bien. Vite avant la nuit, nous partons
avec l’annexe l’explorer. Rien de bien spectaculaire ni de très
sauvage du fait de la proximité des cargos et du village. Un
« trou » à cyclone (= refuge anti-cyclone) et pourtant
plusieurs bateaux, couchés sur le flanc, exposent leur
ventre vermoulu…
16 janvier : petit-déjeuner à 6h30 (exceptionnel
pour Christian !) et balade à terre. Nous achetons légumes et
fruits chez Denise-Jacqueline dont la grand-mère a eu six enfants
et est martiniquaise. D’où sa maîtrise du français. A côté :
Alexis, petit supermarché. Aujourd’hui c’est l’anniversaire
d’Adam, un de mes petits-fils (4 ans). Je lui envoie par mail une
photo de poules perchées dans un arbre, prise aux Saintes…
Grand’ voile et génois : direction Grenade,
notre port d’attache.
Arrêt et nuit à Prickly Bay. Nous mouillons en
face d’une petite plage arborée charmante. Puis, avec l’annexe,
nous longeons un ensemble très design, aux jolies courbes et vitré
de haut en bas (« Prickly Bay Waterside »). Nous
accostons le long d’un quai dédié à d’immenses et prestigieux
voiliers puis nous nous faufilons jusqu’à la marina avec bar et
orchestre (plutôt braillard). Zone pour « happy
few » ! Un petit tour à pied, 2 ou 3 danses et un jus de
fruit frais. Puis nous regagnons bien vite la RozAvel…
Dans le guide de Jacques Patuelli, une marina attire mon
attention : son nom, « Le Phare bleu »,
m’enchante. Je propose à Christian d’abandonner l’idée de
laisser la RozAvel sur un corps mort. Des travaux complémentaires
doivent avoir lieu (changements des hublots, vernis, réparation du
guindeau…) et cela sera plus facile à quai.
Et puis cette marina, située dans la « Petite
Calivigny Bay » se révèlera être un rêve :
impeccablement tenue par des Suisses-Allemands, elle est
particulièrement attirante. Un bateau-phare, posé le long d’un
quai, magnifie le lieu : acheté dans les îles
scandinaves et retapé en Irlande, il a traversé l’Atlantique sur
un cargo. Dans ses entrailles, un salon et des
cabines-douches avec vieux parquet et hublots d’époque en cuivre.
Sur la berge, la piscine et le restaurant, plutôt
« class », nous apportent un confort d’autant plus
apprécié qu’il est rare.

19 janvier : nous confions la RozAvel bien rangée à
Steffen (entrepreneur-artisan allemand) avec une liste de travaux.
Puis nous nous envolons vers Nice via Londres.
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