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Novembre 2013 : de Jacaré à la Suriname river |
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Chaque page du journal a son propre album de photo (vous pouvez tous les retrouver en allant sur le menu "Albums photos"
Les photos sont en ligne...
Lundi 28 octobre De retour à la marina, il faut encore presser Alex pour terminer le Hard Top. Je commence à réinstaller toutes les voiles et à mettre la RozAvel en état de navigation.

Mardi 29 octobre
Après nettoyage du circuit de gas-oil, essai enfin positif du
générateur et des deux moteurs électriques : tout marche … pendant
20 minutes …
Vendredi 1er novembre
Formalités à Cabadelo : 7 heures de perdues pour rien puisque ces papiers se révéleront inutiles !
Dimanche 3 novembre
C’est décidé : nous partons demain sans moteur.
Lundi 4 novembre
Départ à 6 heures du matin. Amarres larguées par Léon qui sonne la corne de brume
Le génois puis la grand-voile nous aident avec la marée descendante à rejoindre l’océan.
Près et mer hachée.
Nous rejoignons la ligne des 2000m de fond et le tapis roulant nous emmène avec le grand largue par force 3
La vitesse est grisante.
Nous sortons le spi et dépassons par moments les 10 nds de route fond.

Samedi 9 novembre
Arrivée sous voile sous le vent de l’île Lançois
et mouillage avant la dune (la carte qui n'indique que 45 cm de fond
est fausse, la profondeur est en réalité de 4,50 m. à marée basse à cet
endroit).
Des bateaux de pêche passent en partant à la pêche à la crevette.
Pour voir cette petite île sur Google Earth : http://maps.google.com/maps?f=q&hl=en&geocode=&q=-1.33810,-44.89413&ll=-1.33810,-44.89413&ie=UTF8&z=12&om=1
Dimanche 10 novembre
Gonflage du kayak, nous rejoignons les dunes ; escalade et
traversée magnifique sous un soleil cuisant. Vue sur la côte au vent.
Précieux puits d’eau douce
planté dans le sable, une centaine de mètres avant le village : un seau
est à la disposition de tous pour prendre l'eau, cachée sous des
palmes, servant au réamorçage de la pompe.
Promenade dans le village, au son du reggae qui fuse d'une petite cabane, achats de quelques fruits et légumes.
Retour en longeant la berge.
Installation de la chaise pour le HB et remise en ordre du spi dans sa chaussette.

Lundi 11 novembre
Nous rejoignons la côte avec le kayak. Traversée de la brousse et de la mangrove.
Retour sur la berge où la marée monte rapidement.
Christian laisse Laurence et court dans la vase pour retrouver le
kayak. Course exténuante contre la marée montante.
« Sauvetage » de l’équipage et pagayage jusqu’à la pointe et
son mini village de huttes gardées par une meute de chiens non
agressifs.
Retour à la RozAvel et appareillage.
Quelques bords de près pour rejoindre le large et nous retrouvons
l’autoroute pour Tobago, notre destination théorique. Mais nous
commençons à nous poser des questions :
comment profiter, sans moteur, des mouillages autour de cette
île ? Pourquoi laisser de côté les trois Guyanes ?
Laurence avait imprimé un blog qui parlait d’un chantier avec travelift
au Suriname (ex-Guyane hollandaise, indépendante depuis 1975); nous
cherchons des compléments d’information par l’intermédiaire de nos
contacts à terre.
Mercredi 13 novembre
Une grosse touche au bout de la ligne : on dirait un petit espadon,
Christian le fatigue doucement puis essaye de le crocher ... mais la
poignée du croc se décroche et lui reste dans la main ... le croc
disparait à l'arrière mais le poisson se débat toujours au bout de la
ligne et au moment d'arriver sur la plage arrière il cisaille d'un coup
de dent le petit cable inox ... triste de voir qu'il va mourir avec son
hameçon sans que nous ne puissions le déguster :-(
Conclusion : ne pas se fier au collage des poignées sur les manches de crocs.
Et pendant ce temps le pilote tenait le bateau droit sur son cap, et se
cap passait au milieu des flotteurs de casiers. Et ce qui devait
arriver arriva : les deux quilles se sont emmêlées entre deux
flotteurs. La RozAvel s'est arrêtée travers au vent. Heureusement il a
été possible de cisailler les bouts sans se mettre à l'eau à l'aide du
couteau à pain !
Jeudi 14 novembre
Nous dînions de nuit dans le cockpit quand un souffle attire
l’attention de Laurence : merveilleux ballet de grands dauphins au
clair de lune. Comme d’habitude ils jouent avec l’étrave, mais
l’éclairage de la lune et la transparence de l’eau rendent cette vision
encore plus magique.
Vendredi 15 novembre
Le vent est bien tombé aujourd’hui et nous nous traînons de plus en plus doucement.
La seule façon pour avancer un peu est de lofer sur une amure ou sur l’autre.
Dimanche 17 novembre
Le vent se relève doucement et nous avançons les voiles en ciseau vers le Suriname.
La nuit tombe trop vite. Nous sommes vent arrière...Sans crier gare
surgissent des haies de piquets plantés sur des bancs de sable non
signalés sur la carte, en tout cas pas à cet endroit.
Nous passons de justesse mais nous passons …Au près serré nous tentons
de remonter le fleuve contre le fort courant de marée. Très sportif !
Il est 1h30 du matin quand nous jetons notre pioche à quelques dizaines de mètres derrière une pointe.

Lundi 18 novembre
Au réveil nous découvrons combien notre mouillage a été calculé...au
plus juste : les rouleaux sont à quelques mètres derrière nous,
des pieux et des barques juste devant !
Le moteur HB ne démarre pas (décidément !) mais Laurence appelle
un jeune piroguier qui, par gentillesse, entreprend le diagnostic et la
remise en état de marche du moteur encrassé par de l’essence trop
vieille.
Nous démarrons au ralenti avant l’étale puis accélérons avec la marée montante.
Il faut continuer à remonter la rivière, dépasser Paramaribo, la
capitale, passer sous le pont (où j’ai stupidement peur de toucher avec
le mat). Jolies berges avec quelques très belles maisons.
Nous ne trouvons pas le chantier Cevinhas et nous nous amarrons à un
remorqueur sur le ponton d’une station de carburant.
Le patron de la station vient nous voir et emmène Christian en voiture pour trouver le chantier.
Mardi 19 novembre
Laurence à la barre pour quelques centaines de mètres : mais pas
de ponton devant ce fameux chantier. Pour couronner le tout, un bateau
de pêche occupe l’entrée du travelift.
Faute de marche arrière (rappel : nous n'avons qu'un petit HB de 6 CV
amarré à l'arrière), les quilles se plantent dans le fond, Laurence
ayant réussi à éviter de justesse un gros duc d’albe métallique.
Plusieurs heures plantés devant le travelift avec la marée qui descend et personne qui ne s’occupe de nous.
Finalement, le patron du chantier nous explique qu’il n’a pas de place
avant plusieurs jours et que pour le moment nous n’avons qu’à attendre
la marée montante …

Les
matelots vénézuéliens viennent nous prendre en photo ! L’un
d’entre eux accepte de récupérer une aussière et de nous amarrer à un
pieu. Grâce à nos merveilleux winchs, nous arrivons tout doucement à
sortir la RozAvel de sa gangue de vase et dès que le niveau remonte un
tout petit peu nous pouvons rejoindre le ponton de la station service!
Nous mettons enfin pied à terre et partons à pied vers la capitale.
Mais c'est loin (6 kms environ) ! Nous finirons par attraper un bus que
nous ne pourrons pas payer faute d’argent local.
Début de visite de cette petite ville coloniale, riche de très beaux
batiments, à colonnades et varangues (encore une cité inscrite au
Patrimoine mondial de l'Unesco). Nous arpentons les rues sans
appréhension alors que la nuit tombe. Tout le monde cesse de travailler
à 17h et la ville se vide très vite.
Le
Suriname (541 000 habitants) est constitué de 27% d'Hindoustanis
(descendants d'immigrés indiens), de 22% de Marrons (descendants
d'esclaves qui se sont échappés des plantations pour vivre libres dans
la forêt amazonienne), de 16% de créoles, de 14% de Javanais, de 13% de
métis et enfin de 8% de Brésiliens, Hollandais, Chinois,
Libanais...Après 1863, date de l'abolition de l'esclavage, les
Hollandais firent venir de la main d'oeuvre essentiellement d'Inde et
de Java. Ce melting pot rejaillit bien entendu sur la cuisine. Mais
nous n'arrivons pas à trouver un restaurant indien. Alors nous dînons
dans un restaurant de « luxe » local, sur le front de la
Suriname River. Cuisine agréable, bien présentée. Apéritif, plat et
dessert pour 16 euros à 2 !
C’est en taxi que nous rejoignons notre bord, de nuit.
Mercredi 20 novembre
Nous sommes encore dans la couchette quand des voix françaises
retentissent dehors...Quelle surprise de voir le catamaran jaune de
Dominique, avec, comme équipage, Anne et Alain (tous rencontrés à la
Marina de Jacaré). Ils viennent à couple pour faire le plein d’essence
avant de rejoindre un mouillage plus en amont.
Nous partons en faisant du stop pour louer une voiture.
Une fois au volant (à droite et avec boite automatique) nous remontons la rivière jusqu’à Dombourg où nous découvrons la marina en construction et rejoignons Dominique et son équipage.
Nous passerons la soirée à discuter avec tout le monde et en
particulier avec « Huib » le propriétaire des lieux, un
hollandais à la retraite. Il a eu de nombreuses activités dans sa vie
(patron de grandes exploitations agricoles en Afrique notamment) et a
un esprit très entreprenant. Huib a acheté ce grand terrain en bordure
de rivière il y a quelques mois et développe une marina à vitesse grand
V avec l'aide d'ouvriers chinois (beaucoup plus fiables et travailleurs
que les locaux...explique-t-il tout en le regrettant). Huib veut
vraiment bien faire : ainsi il a fait venir des corps morts des
Pays-Bas pour être sûr de leur qualité.
Décision est prise : la RozAvel va venir s’amarrer ici, sur corps
mort. Même si l'extrême humidité ambiante inquiète Laurence : comment
retrouvera-t-on l'intérieur de la RozAvel ?
Jeudi 21 novembre
Départ aux aurores, remontée rapide vers notre nouvelle marina et prise de coffre impeccable.
Nous partons visiter la région en voiture, vers l'amont de la rivière.
Usine de bauxite gigantesque, forêt défrichée suivant la terrible
méthode des brûlis, petite école plantée dans le sable que nous
visitons, très beau "resort" sans chichis au bord de la rivière,
et...panne de voiture !
Soirée conviviale à discuter sous le préau de la marina avec les différents équipages.
Vendredi 22 novembre
Matinée consacrée aux formalités d'entrée : nous mettons plus d'une
heure pour trouver le Ministry of Foreign Affairs, deuxième point de
passage obligé.
Il pleut cet après-midi mais nous allons à la découverte de jolies rues
et chemins bordés de végétation tropicale sur la commune de Dombourg.
Nous revenons à bord pour préparer l’hivernage, puis rejoignons en
annexe le "Valinouk" ; Dominique nous invite à visiter le bateau et à
discuter autour d’un verre de vin.
Soirée sympa.
Samedi 23 novembre
Nous allons au cyber-café pour programmer notre retour.
Trop compliqué de passer par Amsterdam, nous décidons de rejoindre Cayenne pour rentrer avec Air France.
Pendant ce temps Dominique, Alain et Anne se préparent à appareiller pour Grenade.
Dimanche 24 novembre
RozAvel fermée, Huib nous ramène à terre et nous partons en voiture avec un dernier regard …

Visite
du fort de New Amsterdam et de son musée en plein air. Superbes vues
sur la Suriname River et intéressants panneaux explicatifs sur toute la
période de l'esclavage.
Laurence perd sa carte de journaliste !
Retour à Paramaribo pour trouver un taxi, nous rendons la voiture de location.
Taxi collectif conduit par un sympathique franco-surinamien. Direction
Albina au bord du Maroni côté Suriname, en face de Saint-Laurent en
Guyane française. Quatre autres passagers dont 2 rastas. Nous
découvrons l'existence de "la langue du fleuve" (le sranan tongo) créée
par les descendants d'esclaves provenant de différentes tribus
africaines parlant initialement chacune une langue différente.
Pas besoin de formalités pour franchir les frontières : un coup de
pirogue et nous passons d’une rive à l’autre. On est dimanche, la PAF
(Police Aux Frontières) est toute proche, mais personne ne nous demande
rien.
Nous rencontrons un métropolitain installé là depuis près de 30 ans et
qui tient un gîte avec hamacs. Il est marié à une guyanaise, dont il a
une fille. Il est très remonté contre le peu d'attention portée à ce
DOM par le gouvernement français et peste, par exemple, contre le fait
qu'il doive aller jusqu'à Cayenne (280 kms) pour obtenir un K-bis. Il
se sent délaissé par la métropole.
Le gîte est complet : nous fuyons l'hôtel "Star", impersonnel et froid,
et nous installons à « la Tentière », ex-bâtiment de
l’administration pénitentiaire, un lieu pourtant plutôt charmant avec
piscine. Après avoir écouté les recommandations d'usage
(n'allez pas dans tel quartier etc...), nous allons chercher une pizza
que nous ramenons au bord de la piscine. C'est dimanche, rappelons-le,
et St laurent est quasi-désert.
Lundi 25 novembre
Petit-déjeuner près de la piscine et échanges avec un laborantin à
peine arrivé de Mayotte et muté ici. Puis déambulations matinales dans
Saint Laurent du Maroni, à l'ambiance nonchalante. Nous longeons le
Maroni jusqu'au quartier "La charbonnière" plutôt authentique et seul
endroit qui bouge un peu le soir nous dit-on.
On doit s'ennuyer ferme à Saint Laurent du Maroni!
Long bain rafraîchissant dans la piscine en attendant - trop longtemps - le taxi collectif vers Cayenne.
Le chauffeur roule très vite mais, malgré cela, nous arrivons à
l’aéroport après la clôture du comptoir d’enregistrement … Air France
nous accepte de justesse.
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