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Octobre - 2013 : Rio de Janeiro et le Minas Gerais |
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Pour visualiser notre trajet sur une carte
Les photos sont en ligne...
Jeudi 17 octobre 2013 :
après avoir quitté Hyères en train jusqu’à Marseille puis pris l’avion
Marseille/ Lisbonne (escale), nous arrivons à Récife à 1h du matin.
C’est la troisième fois que nous posons le pied sur le sol brésilien.
- La première fois, c’était en novembre 2011
après avoir traversé l’Atlantique (Casamance/Joao Pessoa) sans moteur
et sans pilote automatique. Une fois la RozAvel installée à la Marina
de Jacaré, nous avions visité alors (avion et bus sur place) Olinda et
Récife, puis Sao Luis, le Parc des Lençois des Marahenses, le rio
Preguiça jusqu’à Caburé, Alcantara et le village de pêcheurs Raposa et
enfin Bélem.
- La deuxième fois c’était en Janvier/février 2013
où nous sommes allés nous battre pour que le moteur, en réparation
depuis 15 mois, soit remonté sur le voilier. Mais bien sûr, nous en
avons profité, ensuite, pour continuer notre découverte du
Brésil : de Joao Pessoa jusqu’à Salvador de Bahia en voiture
louée, au gré des nos envies et sans aucune réservation comme
d’habitude. C’était l’époque du carnaval et la plupart des Brésiliens
étaient en vacances. Plages bondées et sales, hélas. La
préservation de l’environnement n’est pas encore dans leurs habitudes.
Nous n’aurons pratiquement jamais envie de nous baigner. Nos coups de
cœur : Japaratinga, Penedo, Piaçabuçu, Mangue Seco, Praïa de Forte (juste pour le centre de protection des tortues) et le centre historique de Salvador de Bahia dénommé le Pelourinho.
Cette fois-ci
nous venons reprendre possession de la RozAvel et la sortir du
Brésil : les deux ans réglementaires durant lesquels un
bateau peut rester au Brésil arrivent à échéance. Mais il n’est
pas question de quitter le Brésil sans avoir vu Rio et les villes coloniales du Minas Gerais. A minima ! Le Brésil est si grand et il y a tant de lieux à découvrir !
Donc,
après deux jours passés à la Marina de Jacaré pour faire le point sur
les derniers travaux à engager d’urgence avant notre départ (le
hard top) et un premier niveau de nettoyage, nous prenons
l’avion, de nuit, à Joao Pessoa, direction Rio.
Le studio « nickel chrome » et très design mais sans âme retenu via Homelidays à Copacabana
ne nous convient pas. Malgré la nuit d’avion et la fatigue, nous
n’hésitons pas à repartir en taxi, guide à la main. Et là, ce fut le
coup de maître : les 3 lignes de Lonely Planet sur la Casa Mango Mango
nous ont inspirés…à juste titre. Cette maison coloniale aux murs
rouge, avec terrasse ombragée (et même une petite piscine), meubles
anciens et beaux parquets nous séduit immédiatement. La charmante colline Santa Teresa
domine Rio et ses ruelles sinueuses et pavées sont bordées de très
jolies maisons anciennes. Son emplacement est idéal : on se
trouve à 10mn à pied des arches de Lapa (Arco de Lapa,
ex-aqueduc), tout en étant au calme, en dehors de la frénésie des
quartiers plus centraux. Et puis il y a, de toute façon, de multiples
bus qui conduisent en plein centre (mais il n’est pas facile de savoir
lequel est le bon !). Sans compter les taxis à foison. A ne pas
rater sur cette colline : « Parque das Ruinas »,
vestiges d’une villa qui appartenait à une mécène innovante et
originale qui nous fait penser à la Vicomtesse de Noailles. De là, très
belle vue, en attendant de monter plus haut (Christ en croix/Corcovado
ou Pain de sucre). Autre point positif de la colline Santa Teresa :
en montant la ruelle où se situe la Casa Mango Mango, on trouve
quelques restaurants mais surtout, sur une placette, un orchestre
attaché au quartier qui semble jouer régulièrement là. Ambiance bon
enfant même si c’est un peu cacophonique.
Durant quatre jours, nous allons sillonner Rio du sud au nord, avec une incursion d’une journée à Niteroi, située de l’autre côté de la baie de Guanabara.
Nous sommes surpris par l’importance du patrimoine colonial, le plus
souvent bien restauré. Il faut dire que Rio a connu son essor dès le
tout début du XVIII ème siècle avec la découverte d'or et de diamants dans la région - voisine - du Minas Gerais : son port, point de départ de l’ exportation de toutes ces richesses, détrônera rapidement Salvador de Bahia qui perd son statut de capitale du Brésil. Au XIX ème, Rio deviendra le siège de la famille royale portugaise puis celui des deux Empereurs brésiliens.
Eglises, maisons et bâtiments de l’époque coloniale voisinent
étroitement avec les tours et autres immeubles modernes. Parfois
seule la façade d’époque est conservée : à travers les ouvertures
béantes, se dressent les tours.
Les quartiers dits historiques –ils sont plusieurs - sont aussi des
quartiers de bureaux. Résultat : le week-end ils sont désertés et
deviennent, paraît-il, des « coupe-gorge ». Tout le monde
nous déconseille d’y aller…Surtout les Brésiliens qui ont, semble-t-il,
tendance à dramatiser. A moins qu’ils ne craignent qu’un drame ne fasse
la « Une » des journaux à moins d’un an de la Coupe du monde
de foot ;-)
Autre constat : la baie de Rio, aux multiples anses dominées par
des « Mornes » tels que le Pain de sucre, est
totalement polluée. Deux plates-formes pétrolières y trônent à 300 m de
la rive !!! L’eau est immonde. Ce qui n’empêche pas les gens de
s’y baigner, comme à Niteroi, située donc de l’autre côté de la baie
par rapport à Rio, au-delà d’un pont magnifique et immense. Nota
bene : les mythiques plages de Copacabana, Ipanema et Leblond – au sable blanc - se trouvent EN DEHORS de la baie elle-même, au-delà du Pain de sucre qui ferme la baie au sud.
Nous avons particulièrement apprécié : le théâtre municipal, le Palais Imperial (construit en 1743 et devenu le siège du pouvoir à l’époque impériale de 1822 à1889), le Monastère Saint-Benoît aussi sobre à l’extérieur qu’ultra-baroque à l’intérieur.... Mais aussi : l’oeuvre architecturale d’Oscar Niemeyer (MAC -Musée d’art contemporain) perché sur un promontoire à Niteroi, la « cathédrale métropolitaine » que nous voyons des fenêtres de notre chambre, « Urca » le quartier tout calme à l’ambiance provinciale au pied du Pain de sucre, la Fortalezza de Santa Cruz
qui « ferme » la baie face au Pain de sucre,
l’« exposition » décalée dans le hall/rotonde du centre
culturel de la Banco do Brasil, la façade de la Casa França-Brésil (un peu chauvins ??), la descente à pied du Christ Rédempteur / Corcovado à travers la forêt dite « mata Atlantica », la ladeira « Joao Homem », une ruelle en pente populaire et vivante, le quartier Pedra do Sal »(pierre
de sel), berceau de la samba paraît-il, où des musiciens se retrouvent
tous les lundi depuis des années autour d’une table , et où nous
avons passé une soirée chaleureuse sans l’ombre d’un touriste…
Bien entendu, après nous être un peu cassé le nez devant des queues
trop longues par rapport à notre patience qui est limitée, nous sommes
montés en haut du Pain de sucre et au Corcovado
(Christ Rédempteur). Aucun doute, si on choisit bien son heure et son
jour (attention au brouillard en fin de journée), la vue à partir
de ces deux lieux mythiques est sublime et… indispensable pour
comprendre la configuration de l’ensemble du site de Rio.
Et la samba ? Nous logions donc tout près de Lapa.
Or ce quartier est, aujourd'hui, un point de référence absolu pour les
amateurs de vie nocturne…et de musique/concerts : bars, restaurants,
boîtes de nuit pullulent. Nous y sommes allés dîner, avons aimé
l’auberge de jeunesse qui s’y est installée il y a peu (Auberge Caipi/ Caipihostel,
373 av. Gomes Freire-Lapa-Rio) et où nous avons passé une nuit,
mais n’avons pas été convaincus par l’ambiance : trop de
voitures et sûrement trop jeune pour nous ;-)
En revanche, nous sommes allés un soir, dans un quartier bien paumé de Rio (dénommé « La Pedra do Sal »,
près de la zone portuaire) écouter de la « vraie samba »,
authentique (dixit une jeune femme française installée depuis 6 ans à
Rio et passionnée par cette ville). Ce « concert » a
lieu au même endroit tous les lundis, depuis des années paraît-il.
Assis sur des marches d’escalier, entourés de jeunes cariocais, sans
aucun autre touriste, nous avons « écouté » et regardé durant
près de trois heures. La musique était sûrement bonne mais le bruit
ambiant était tellement omniprésent qu’il était difficile de
vraiment l’apprécier. En revanche, nous avons beaucoup aimé
l’ambiance…et la Caipirinha fabriquée avec talent sur un coin de
tréteau brinquebalant.
Le mercredi 23 octobre, départ, avec une voiture de location, vers Petropolis,
lieu de villégiature de l’Empereur et de sa famille. 170 kms au nord de
Rio et trois heures de route qui tourne un peu. De larges
canaux sillonnent la ville. Bordés de maisons anciennes souvent
majestueuses et enjambés par de jolis ponts en bois peint en rouge.
Nous arrivons à temps pour visiter l’immense Palais impérial.
Patins au pied pour ne pas abimer le splendide parquet ! Toutes
les pièces sont superbement meublées. Nous terminons un peu au pas de
course par la grange aux calèches et le jardin. Nuit dans la fazienda da Samanbaïa,
assez majestueuse quoique un peu défraîchie : nous aurons
longuement au téléphone son propriétaire (suisse) qui nous racontera en
détails l’histoire de ce lourd héritage. Le lendemain matin, retour au
centre de Pétropolis et visite du Palais de cristal.
Route jusqu‘à Congonhas où nous arrivons de nuit. Au sommet d’une colline, le sanctuaire de Dom Jesus, entourée de ses douze statues de prophètes,
le tout très bien éclairé, se détache sur le ciel noir. Au-dessous,
sept chapelles abritent, chacune, des statues grandeur nature mettant
en scène une étape du chemin de croix. Nous sommes impressionnés par
l’émotion qui se dégage du lieu. Toutes ces statues sont l’œuvre de l'Aleijadinho
qui les a réalisées en 1800, peu d’années avant sa mort, alors qu’il
était déjà depuis de nombreuses années rongé par la lèpre et qu’il
sculptait avec des outils attachés à ses moignons ! Dîner et nuit
à l’hôtel Colonial, aux chambres en piteux état. Mais la vue de notre
chambre sur le sanctuaire et les chapelles, au soleil levant, n’a pas
de prix !
Visite en plein jour de tout le sanctuaire qui nous émerveille.
Direction Ouro Preto via Ouro Branco : la route, quasi déserte, sillonne entre de hautes collines verdoyantes.
Ouro Preto, ville coloniale très homogène et harmonieuse, aux
superbes toits de tuile, sans bâtiments modernes, a été fondée en 1711 à
la suite de la découverte d'or dans les rivières avoisinantes. Une
foule de chercheurs d'or (« bandeirantes ») vient s'y
installer pour y faire fortune. Ville qui devient vite richissime et où
se construit un nombre incalculable d’églises plus baroques les unes
que les autres dont plusieurs sont décorées par l’Aleijadinho (l’une d’elles est même conçue par lui car il est aussi architecte). Vers 1750, Ouro Preto compte plus d'habitants que Rio de Janeiro ou New York. Sa prospérité et sa renommée disparaîtront brutalement avec le tarissement des mines d’or.
Deux jours de visite au gré des rues pavées qui montent et descendent.
Eglises plus ou moins baroques, Ecole des Mines (fondée par un
ingénieur français), théâtre de poche adorable, grande place centrale
en pente (Praza de Tiradantes), jolie librairie plutôt élitiste.
Les étudiants, nombreux , cohabitent dans des « Republica »
( !!).
Une fois encore, sans avoir réservé, nous avons trouvé un hébergement tout à fait charmant: « Pousada Hosperia Antiga ». Vieux meubles et parquets cirés. Nos deux fenêtres donnent sur les toits et les collines.
Nous poursuivons, ce samedi 26 octobre, vers Mariana, autre petite
ville coloniale, beaucoup moins prestigieuse qu’Ouro Preto. Deux
églises, à 90° l’une de l’autre, fanfaronnent sur une grande place
toute en herbe. En contrebas, un tout autre genre de place dotée d’un
jardin public arboré avec étang et entourée de jolies maisons :
nous y pique-niquerons. Rues pavées plombées par la chaleur.
Retour à Rio. Il n’y a pas de place à la Casa Mango Mango. Nous dormirons dans l’Auberge de jeunesse « Caipihostel », presque au calme et tout seuls dans notre dortoir sans clim.
Puisque nous avons encore la voiture pour la matinée, nous prenons la route vers la Costa Verde.
L’après-midi, nous visitons le jardin botanique.
Bus jusqu’à l’aéroport, puis vol jusqu’à Joao Pessoa. Nous rejoignons
la RozAvel, travaillons de nouveau une semaine sur le bateau et
décidons une fois encore de partir …sans moteur. Cette fois-ci,
c’est le régulateur de l’alternateur qui ne fonctionne pas !
Départ à 6 heures du matin de Jacaré Village, le lundi 4 novembre. Amarres larguées par Léon qui sonne la corne de brume.
Direction…Tobago. En réalité, nous nous arrêterons au Suriname, après une merveilleuse escale à l’île Lençois.
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