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Janvier-Février 2013: remise en place du moteur et visite de la côte jusqu'à Salvador de Bahia |
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Brésil février 2013
C’est notre deuxième voyage au Brésil. La première fois c’était en novembre 2011 : nous y étions arrivés en voilier, après une traversée de 19 jours (sans compter l’arrêt à Fernando de Noronha), en partant de Casamance.
Cette fois-ci, nous y arrivons en avion le 28 janvier 2013, après un départ de Marseille et une escale à Lisbonne.
Nous nous installons à la Pousada Quatro Cantos à Olinda que nous avions déjà beaucoup apprécié en novembre 2011.
Durant deux jours nous nous battrons avec Smarthec, l’atelier chargé de réparer notre moteur. Ce ne sera qu’une semaine plus tard qu’ils viendront remonter le moteur sur la RozAvel.
Entre temps, et après quelques balades dans Olinda où nous retrouverons les charmes de cette ravissante petite ville d’artistes très restaurée, nous arriverons en taxi à la Marina de Jacaré village.
Durant dix jours, nous nettoierons, briquerons et ferons quelques réparations sur la RozAvel, abrités par l’immense et génial taud fabriqué par Christian. Tâches ingrates heureusement agrémentées de rencontres sur les pontons. Dont celle avec Alain et Colette. Je les avais rencontrés dans la salle à manger de la Pousada Quatro Cantos. Après leur avoir demandé leur bon plan pour Salvador de Bahia (hébergement) je m’aperçus qu’ils étaient navigateurs eux aussi et que leur bateau (« Continent ») était amarré à Jacaré, sur le même ponton que la RozAvel !
Le vendredi 1er février, nous sortons le nez du voilier et partons en bus vers Capo Branco. Temps fort : la visite de la maison de la Culture et des Arts dessinée par Oscar Niemeyer, inexistante dans les guides touristiques que nous avons ! Retour à Joao Pessoa en bus où nous allons assister au « pré-carnaval» dont le thème est chaque année le même : le carnaval des vierges (hommes déguisés en femmes). Foule très « bon enfant » (Christian se fera quand même kidnapper ma CB dans la poche fermée de son bermuda), sans aucune agressivité, cacophonie, « musiques » inaudibles.
Le lendemain, nous sortons la moto qui nous sera bien utile jusqu’au jour où, 48h avant de partir pour notre balade en voiture dans le Sud, une accélération trop violente de Christian nous enverra à terre. Mon visage frappera directement et violemment le bitume. Front et lèvres ouvertes, pommette et menton très meurtris et deux dents de devant cassées.
Le 5 février, c’est le grand jour : le moteur doit être mis à bord. Les jours précédents je m’étais démenée auprès d’un chantier voisin (Bryan) qui avait eu la gentillesse de nous prêter remorque et palan.
Avec l’aide d’Alain et Guy, sous les regards narquois des 3 brésiliens de Smarthec (qui dégustent glace après glace), dépose du moteur sur chariot, puis dans le bateau à l’aide de la bôme.
Les brésiliens travaillent enfin et remontent tout.
Le moteur démarre et tourne correctement. Il fournit bien du 400V.
Aux essais, seul le moteur électrique bâbord s’enclenche, mais cela est indépendant. Il est 23h !!
Le vendredi 8 février, nous quittons la Marina pour notre balade vers le Sud, en voiture de location. Jusqu’à Salvador de Bahia. A l’aventure, tous les sens en éveil mais sans aucune réservation, comme d’habitude. Prêts ainsi à profiter de toutes les opportunités !
Passage chez la dentiste (compagne de Philippe Fessard) à Joao Pessoa qui répare mes deux dents. Restent…les plaies, les hématomes etc!
Route très difficile avec de nombreux camions et aucun balisage luminescent.
Arrivée de nuit sur une plage à Maracaïpé : chambre propre avec vue sur l’océan à la pousada « Maraca beach ».
Le lendemain, promenade sur la plage et le long de l’estuaire. Bateaux plats avec leur lot de touristes locaux assis sur des bancs, sous des parasols. Assez grotesques !
Un moment extra passé à côté d’une paillote avec des brésiliens surfeurs et surtout fans de musique improvisée sur bonbonne d’eau, canettes….
Nous reprenons la voiture et suivons la côte. Stations balnéaires très décevantes.
A Porto Galinas – station touristique dans toute son horreur - nous achetons un chapeau qui va bien à Christian tandis que Laurence essaye en vain une série de maillots.
Arrivée à Tamandaré avec la visite d’un joli fort du 17° siècle. Charmante petite église laissée à l’abandon sur la plage, qui, elle, est bondée de monde (nous y avons mangé nos mangues) et jonchée de papiers gras et de canettes.
Nous avançons vers la Praia dos Carneiros – une photo divine dans l’office du tourisme de l’aéroport de Récife nous avait donné envie d’aller la découvrir. Mais elle ne semble accessible que par des "resorts" privés.
Le soir beaucoup de marche sur le littoral de Tamandaré au milieu du bruit, de gargottes et de façades moches, de jeux type foire, d’une foule gaie, joviale mais plutôt vulgaire.
Nous revenons vers notre voiture la dépassons et marchons dans le noir, sur la plage, longeant des maisons de niveau supérieur. Nous atteignons un hôtel-club haut de gamme…d’où nous sommes chassés.
Boulevard de bord de mer envahi de touristes brésiliens et de « bruiteurs »
Une seule pousada a encore des places car c’est le jour de son ouverture, mais il préfère garder une chambre vide plutôt que d’en baisser le prix à 150 R $. Il est 22H, nous préférons repartir de nuit.
Nous arrivons à Japaratinga où nous finissons par dénicher la pousada dos Mares, routarde mais sympa, où Marcilio nous propose une chambre avec salle de douche très sommaire mais joliment colorée.
Dimanche 10 février : petit déjeuner un peu sommaire. Nous montrons à Marcilio le guide du routard où il est cité dans des termes positifs. Il est tout content et photographie la page en question.
Puis marche sur la plage non bondée avec joueurs de foot et longue baignade sans mettre la tête dans l’eau (cicatrisation de Laurence). Des Jangada partent vers les piscines naturelles (barrière récifale). Allée pavée bordée de chaque côté de petits cocotiers le long de la plage, le tout donnant un côté propret et bien fini que nous n’avions pas encore vu jusqu’ici.
Nous prenons en voiture la jolie piste côtière vers Maceio. Nous rejoignons la plage à pied en passant le long de la pousada do Caju (plutôt luxueuse) pour y terminer notre repas par une délicieuse glace.
Passage du fleuve avec le bac puis nous reprenons la route de la linea verde, traversée de villes et de jolis ponts. Point de vue à partir d’un restaurant avec tour panoramique.
Détour par un village de pêcheurs pauvre et bien « destroyed » dont l’accès se fait par un pont de bois. Les préparatifs du carnaval avec les moyens du bord battent néamoins leur plein dans la rue de ce village style baraques.
Arrivée de nuit à Penedo où nous trouvons la pousada Estilo : vieille demeure familiale avec chambres plutôt propres, bons petit-déjeuner et fontaine à eau. On nous donne la chambre réservée aux « étrangers », celle qui donne directement sur la terrasse dominant le rio Sao Francisco et les toits. Superbe ! Nous y resterons 2 nuits. Dîner sur une terrasse en bois au dessus du fleuve.
Nous croisons les défilés du carnaval avec les « groupies » qui se dandinent devant d’immenses baffles.
11 février : sur la terrasse qui domine le fleuve et la campagne, travail sur l’ordi pour Christian. J’envoie une photo à ses parents.
Un peu au hasard, poussés par l’envie de sortir du bitume, nous empruntons une magnifique piste de terre au milieu des cocotiers qui va suivre le fleuve sur 30 km.
Arrêt pour déjeuner dans un restau un peu haut de gamme, plutôt charmant, avec tables sous paillotes au bord du rio. Laurence tente d’expliquer au propriétaire qu’il devrait empêcher les voitures de se garer si près des tables et les cantonner sur le côté pour qu’elles ne gâchent pas le paysage…Les plats n’arriveront jamais et nous partirons après avoir bu uniquement de délicieux jus de fruits.
Arrivée au village de pêcheur dénommé Piaçabuçu. Authentique et en dehors des routes touristiques. Observons la construction de pirogues. Nous tentons de trouver l’océan pour admirer les plages mais nous n’y parviendrons pas. En regardant plus tard une carte sur Google nous nous apercevrons que nous l’avons frôlé. Retour par la route. Promenades dans Penedo, coucher de soleil sur la terrasse puis nouvelle promenade dans la ville en suivant un petit défilé de carnaval avec 3 grandes marionnettes.
Dîner dans un petit restaurant avec 3 tables dans la rue sur le côté d’une des églises.
12 février
Nous perdons 2 heures à essayer de payer la pousada dont la CB ne fonctionne pas et en tentant de retirer du liquide dans trois distributeurs de banque successifs : aucun n’accepte les retraits pour les étrangers …
Nous avons peur de la queue au bac près de Piaçabuçu, nous préférons passer vers l’ouest et l’intérieur des terres, direction Propria. Champs désolés et bétail très amaigri.
Traversée du village de Igreja nova - où les jeunes arborent des masques superbes - puis passage sur un immense pont récent baptisé, je crois, Jorge Amado.
Pour nous reposer du bitume et de la voiture, nous faisons un stop sur une plage en sortie de ville puis continuons en direction de la. presqu’île de Mangue Seco (accessible uniquement en 4X4 ou par bateau)
Nous arrivons à Pontal trop tard pour prendre la navette publique. Devant un restaurant dont les propriétaires essayent de nous aider pour trouver un hébergement, les jeunes se droguent avec une musique assourdissante.
Nous fuyons et trouvons moyen de planter la tente sur un parking arboré un peu loin du village. Nous mangeons nos restes en installant le campement.
Les responsables nous dénichent avec une grosse lampe et nous font promettre de partir vers 5H. Ils ferment l’accès ce qui est sécurisant.
Nous étrennons la tente et passons une excellente nuit. J’ai un petit matelas mais je trouve quand même le sol un peu dur pour mon dos! Christian, lui, n’a rien et ne semble pas du tout être gêné.
Mercredi 13 février
Levés tôt, nous attendons le départ de la barque-navette pour la presqu’île de Mangue Seco
Discussion avec un jeune hippie brésilien …Il parle anglais, a décidé de revenir vivre à Mangue Seco plutôt qu’à Salvador de Bahia, fume de la marijuana alors que nos buvons notre litre de lait (« Cela ne vous dérange pas ? » nous demande-t-il ? Je lui réponds que je préfère le voir fumer que de le voir balancer des canettes et des boîtes de conserve par terre. « Vous êtes cool car les Brésiliens de votre âge voient cela d’un très mauvais œil »….)
Traversée pour 3 R$, arrivée pendant le petit déjeuner d’une pousada proche du débarcadère qui accepte de nous sustenter.
Nous partons dans la rue du village, jolie placette (qui ne vaut quand même pas Porquerolles), visite de la pousada Suruby très joliment aménagée et très bien placée (réserver les chambres 1 ou 2, les mieux placées).
Nous descendons sur la plage et traversons vers la rive orientale.
Baignade,Christian dépasse les rouleaux mais les surveillants se précipitent vers nous … nous regagnons la rive et marchons sur cette magnifique plage où circulent hélas motos et buggys.
Nous nous éloignons et profitons du calme, allongés dans une « mare » laissée par la marée descendante. Pour le retour nous partons vers les hautes dunes.
Pic-nique sous un cocotier, puis traversée d’un mini-sahara avant de rejoindre le village.
Longue attente de 15h à 16h30 que la navette veuille bien nous ramener à terre.
Patrick, employé SNCF, passe ses vacances solitaires à pêcher ici (il loge justement à la pousada Suruby). Cela fait la troisième fois qu’il vient à Mangue Seco et parle bien portugais.
Nous retrouvons la voiture laissée hors des parkings gardés.
Arrivée de nuit à Praia Do Forte.
La première pousada nous ouvre ses portes. Jolis oiseaux en bois et claustras. Au calme. Encore une fois, malgré notre arrivée tardive, nous avons de la chance !
Après une sieste de début de nuit, nous sortons découvrir vers 23h cette petite station balnéaire plutôt luxueuse.
Jeudi 14 février
Bon petit-déjeuner. Nous sommes venus à Praia Do Forte uniquement pour découvrir l’exposition du Projet TAMAR, consacré à la sauvegarde des tortues. Bien mis en valeur au bord de la plage, mais un peu « commercial » avec boutique bourrée de produits dérivés très bien présentés et…chers. Quelques belles tortues tournent en rond dans des vasques hollywoodiennes…Elles sont tellement plus belles en liberté dans le lagon de Mayotte !
Nous reprenons la route vers Salvador de Bahia. L’entrée dans la ville semble interminable : le gigantisme des villes brésiliennes !
Nous trouvons relativement facilement la pousada do Mangueiras, avec piscine et en plein centre historique. Chambre à l’ombre de la végétation. Après une petite sieste –il fait très chaud- nous arpentons les rues de la ville haute.
Le responsable de la pousada nous a remis un plan avec les quartiers « sûrs » et ceux où il est déconseillé de marcher. Il nous dissuade d’emmener nos smartphones … mais nous verrons que tous les brésiliens ont le leur à la main.
La police militaire est omniprésente : elle est là pour « protéger » les touristes qui se retrouvent, de fait, dans une sorte de ghetto. Fouille au corps d’un jeune brésilien qui est relâché.
Vendredi 15 février
Ce matin nous avons arpenté la rue commerçante locale (pas celle pour touristes) et choisi quelques shorts pour nous deux.
Nous prenons ensuite la voiture pour aller admirer la côte nord avec une série de forts et des plages envahies de brésiliens (la saison du carnaval est celle où ils prennent leurs vacances).
Samedi 16 février
Une dernière visite dans la vieille ville : le couvent attenant à l’église Sao Francisco. La façade hyper-décorée est restée cachée pendant des siècles sous une épaisse couche de plâtre.
Musée dans le couvent : Christian est frappé par un « ignoble crucifix dont le sang matérialisé par des fils rouge coule par terre depuis les clous ».
Départ de la pousada à 12H30 pour remonter vers Joao Pessoa. Plus de 1000 kms !
Nous arrivons le soir dans la petite ville de São Cristovão, légèrement à l’écart de la grande route. Ce qui nous y a attiré : la place São Francisco, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2010. Un quadrilatère à ciel ouvert, entouré d'édifices imposants anciens tels que l'église de São Francisco et son couvent, l'Eglise de Santa Casa da Misericórdia, le palais provincial et les demeures associées de différentes époques autour de la place. Un bel ensemble homogène. Recherche d’un hébergement : après avoir visité une pousada type « prison – formule 1 », nous trouvons à nous faire héberger par des bonnes sœurs dans un ancien hospice religieux devenu bâtiment historique. Dîner tout simple, sur la place et sur des tables un peu brinquebalantes, entourés de brésiliens.
Dimanche 17 février
Les bonnes sœurs nous assassinent (financièrement) avec la conscience tranquille …
De nouveau la route. Arrêt en bord de mer …
Et en fin d’après-midi nous retrouvons la pousada dos Mares à Japaratinga.
Dîner dans un restaurant sur la plage à « Mama Pereira », au menu : Arroz de Polvo. Un bon plat…enfin !
Lundi 18 février
Réveil matinal, pas de petit déjeuner mais des heures de voiture.
Traversée laborieuse de Recife, puis embouteillage monstre où nous restons immobiles plus d’une heure au niveau des travaux effectués par l’armée pour construire un nouveau pont en direction de Joao Pessoa.
Nous nous perdons encore et tournons en rond dans Joao Pessoa avant de retrouver la route de la marina. Nous retrouvons la RozAvel.
A la nuit, arrivée d’Alex (l’Allemand qui s’occupe des travaux sur la RozAvel ) sur un Hanse 473, propriété toute récente d’un avocat brésilien connu, qu’il vient de convoyer du Portugal.
Mardi 19 février
Bricolages à bord. Rendez-vous avec Alex pour prévoir les travaux. Nous faisons la connaissance de la famille White (des Anglais) et de leur Nauticat 53. Longs échanges. Avocat et architecte, ils ont commencé à voyager il y a 4 ans et demi avec un énorme camping-car puis l’ont troqué contre un bateau sans quasiment rien connaître à la voile !
Là ils terminent leur tour du monde, rentrent en GB par les Açores où ils comptent vendre leur bateau et reprendre le travail pour remplir à nouveau les caisses (ils avaient fait de nombreux travaux à bord).
Christian s’enthousiasme pour leur très spacieuse chambre des machines!
Mercredi 20 février
Bricolages, rangements et nettoyages toujours. Discussions de ponton.
Soirée musicale avec Bernard (belge) qui chante Brassens, Brel, Ferré...
Jeudi 21 février 2013
Dernier essai du générateur et des moteurs. Mise en hivernage du bateau.
Taxi, avion … le retour.
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