TOUR DU MONDE DE LA "ROZAVEL" - E-MAIL: christian.mallemont@wanadoo.fr

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Novembre 2011 : balades dans le Nordeste du Brésil
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Les photos sont - enfin !! - en ligne...

Mais là commence une nouvelle et belle aventure : la découverte, durant 15 jours, sac au dos + bus et avion, d’une partie de la côte du Nordeste, elle-même étant une toute petite partie du Brésil.

Nous avons quitté le mercredi matin  23 novembre 2011 la marina en taxi pour rejoindre Olinda, très jolie ville coloniale aux maisons colorées, classée au patrimoine de l’Unesco et jouxtant l’énorme ville de Recife, sans charme apparent.
Nous avons choisi la pousada « Dos quatro cantos », élégante maison coloniale hollandaise restaurée, avec un patio planté de trois grands arbres et une petite  piscine sur laquelle donnait notre chambre.  Au hasard des rues pavées et très pentues, nous avons découvert de petits musées, des ateliers et galeries d’artistes, de nombreuses boutiques, des jardins luxuriants et d’imposantes églises de style baroque portugais. Derrière une fenêtre ouverte, un orchestre composé de personnes de tous âges répétait pour le prochain carnaval.
Visite détaillée d’un grand couvent franciscain du 16° siècle - couvent… Sao Francisco - encore habité par quelques moines …Beaucoup d’azulejos. Nous nous étendons sur des sofas pour admirer la voûte peinte. Ambiance un peu ternie par l’installation en cours, plutôt surprenante, d’une réception de mariage avec une sono imposante.
Au sommet de la colline, la municipalité a construit une tour, équipée d’un ascenseur permettant d’atteindre une terrasse élevée avec vue à 360° sur l’océan, les plages, les ports, les nombreux palais et couvents entourés de verdure. En arrière plan : les innombrables gratte-ciels de Recife.

A quelques kilomètres de là, Récife, que nous avons rejoint en bus.   Construite sur des îles reliées par des ponts, cette immense ville moderne s’étend sur des kilomètres. Gratte-ciels sales, énormes, bardés d’antennes et d’appareils de climatisation, foule joyeuse et bruyante, magasins non-stop clinquants et « cheaps ». Une société de consommation omniprésente au point d’en avoir la nausée !  Quel contraste avec nos trois semaines de vie simple et intégrée dans la nature !
Heureusement, il y a, de l’autre côté des ponts (enjambant des rios aux odeurs parfois pestilentielles),  le quartier « ancien », historique  - « Récife antico »- qui vaut vraiment le déplacement.  En particulier l’ancien centre pénitentiaire qui a été transformé pour accueillir tout au long de ses galeries un centre artisanal et des salles réservées aux activités culturelles.
Et ce devrait être encore mieux dans quelques années : les chantiers de restauration pullulent !
Le port de plaisance, attenant à la jetée, nous a refroidis par ses clôtures de barbelés ; la violence urbaine ne nous est apparue que par la multiplication des systèmes de sécurité omniprésents.

Les distances sont gigantesques au Brésil : c’est par avion que nous rejoignons le vendredi soir la vieille cité de Sao Luis, autre ville coloniale classée au patrimoine de l’Unesco. Fondée par les Français elle se situe sur une grande  île à l’embouchure d’un fleuve.
Notre pousada « las portes da Amazonia » , dont aucun guide ne parle quasiment, est magique. Trois anciennes maisons ont été réunies autour de patios. Voilages, sofas aux tissus de lin blanc, et beaucoup d’idées de déco. raffinées mais pas du tout luxueuses. Tout un art ! Chapeau !
Nous y passerons quatre nuits en tout. Chambre et mini-salon, terrasse en bois  donnant sur le patio. Petit-déjeuners délicieux, tout comme aux « Quatro Cantos » à Olinda,  avec différents fruits exotiques, des tas de gâteaux, des jus de fruits…
Le soir de notre arrivée à Sao Luis, en face de notre pousada, c’est la fête, comme tous les week-ends. Les rues piétonnes sont bondées d’une foule sympathique et plutôt jeune, se trémoussant vaguement, un verre à la main, sur  la musique  d’orchestres multiples installés à tous les carrefours.
Les jours suivants nous avons parcouru ces mêmes rues quasiment désertes, les Brésiliens se terrant chez eux car les policiers, en grève, ne pouvaient plus assurer la sécurité.
Beaucoup  de maisons couvertes d’azulejos, certaines déjà rénovées, d’autres en cours de rénovation, d’autres encore totalement en ruine leurs splendides façades  étant alors envahies par la végétation. Comme à Récife, les autorités investissent massivement dans la restauration de leur patrimoine…

Nous avons rayonné autour de Sao Luis.
Le samedi midi nous avons choisi un boui-boui pour déjeuner au cœur du vieux marché. Notre voisin de table était un français tout blanc et bedonnant qui s’occupait de son petit fils très coloré. Il a été rejoint par sa femme et son fils, le père de l’enfant. Ce dernier  - Valéry - a ouvert une boulangerie il y a 10 ans ; il s’est séparé de sa femme brésilienne si bien que ses parents,  souhaitant se recentrer sur l’essentiel après de graves problèmes cardiaques, ont quitté la France du jour au lendemain pour élever ici  leurs  trois petits-enfants métis.  Ils nous ont proposé de venir passer le dimanche chez eux dans le village de pêcheurs de Raposa.
C’est par un bus – après deux heures d’attente et plus de deux heures de trajet – que nous rejoignons ce bout de l’île, distant de 35 km.
Les maisons des pêcheurs sont des bicoques en bois sur pilotis que vient lécher la marée haute. A marée basse leur barques restent échouées sur la grève …ou transportent des citadins en goguette souhaitant rejoindre les dunes de sable qui longent l’océan alors que d’autres retroussent simplement leurs pantalons et leurs jupes ….
Raposa s’étend sur des kilomètres et nous ne retrouvons pas trace de nos Français … A force d’interroger, nous sommes alpagués par un petit gamin qui nous amène vers une femme qui connait … Celle-ci nous propose de monter dans la superbe Volkswagen neuve de son fils pour aller retrouver nos hôtes.
Ces derniers vivent dans une simplicité totale. Leurs lits ? Des hamacs tendus au milieu d’une petite maison vide de meubles.  Leur cuisine ?une cuisinière et quelques assiettes et ustensiles posés à même le sol.  Seul luxe : une  piscine et un bon bout de jardin ceinturé d’une muraille pour repousser les chenapans … Accueil chaleureux. Nous nous régalons autour d’un gargantuesque barbecue.

Départ aux aurores le lundi matin pour Barreirinhas, porte d’entrée du parc national de Lençois Maranhenses.
Nous avons voulu ruser et après 270 km de mini-bus, à près de 60 km de l’arrivée, nous sommes descendus pour essayer de rejoindre une entrée moins fréquentée. Plan mal préparé puisque nous nous sommes retrouvés à 8h du matin au bord d’une route grillée par le soleil, au carrefour d’une piste de terre où le prochain véhicule n’est prévu qu’à 17h !
La route est déserte et nous marchons sous un soleil de plomb en espérant pouvoir être pris en stop. Une demi-heure et deux voitures plus tard notre obstination est récompensée. Ils sont jeunes et tous les deux enseignants. L’une parle un peu anglais (enfin quelqu’un qui ne se limite pas au Portugais J ). Le conducteur est professeur de lycée, il dépose sa collègue puis nous amène vers une amie qui loue des chambres … et nous réclame 20 R$ pour le transport. Christian surpris et choqué s’exécute.
Nous  partons à pied pour trouver une minuscule chambre sans charme, si ce n’est celui d’une terrasse au bord du rio avec une pirogue à disposition. La tenancière tente de nous vendre avec  la chambre les deux excursions classiques : le Parc national Lençois Maranhenses en 4X4et la descente du rio en pirogue jusqu’à  l’océan.
Balade à pied dans le village. Nous en profitons pour voir quelques agences. Un minuscule gamin d’une douzaine d’années nous alpague et, patron d’entreprise en herbe, insiste pour combiner nos excursions. Amusés par son bagout étonnant, nous  acceptons un départ le lendemain matin organisé avec son téléphone portable. Il nous soutire l’adresse de notre logement, et c’est là qu’il débouche en scooter une heure plus tard pour quasiment nous intimer l’ordre de monter dans un 4X4 partant finalement dans moins d’une demi-heure. Notre hôtesse découvrant cela, jalouse et furieuse, nous jette manu-militari hors de chez  elle, allant jusqu’à nous rembourser en liquide notre paiement carte bleue !

Lençois Maranhenses
Transportés sur des bancs à l’arrière d’un pick-up Toyota, nous atteignons, par une piste sableuse et une jolie végétation,  les dunes d’un sable blanc éclatant abritant dans leur creux des mini-lacs d’eau douce translucides. Difficile de se laisser transporter au lieu d’être au volant de son propre véhicule ! Pieds nus, nous gravissons  les dunes puis nous laissons glisser dans l’eau douce des lacs, peu profonds, mais si doux sur la peau. Paysages vraiment splendides et coucher de soleil …

Le lendemain, descente du rio Preguiças en pirogue jusqu’au village de Caburé. La forêt amazonienne fait place par endroit à des dunes sahariennes. Contraste étonnant. Un phare domine la région : 160 marches pour une vue spectaculaire et une séance de photos panoramiques.
Les autres occupants de notre barque se dirigent comme des moutons vers le restaurant suggéré, brebis galeuses nous partons tout seuls sur la plage et trouvons une bicoque déserte où une très jeune fille nous concocte un poisson délicieux. Baignade dans les vagues de l’océan puis retour en pirogue jusqu’ à notre chambre dont la fenêtre restera ouverte toute la nuit sur le rio…sans moustiques.

Retour à Sao Luis, puis nouvelle excursion, cette fois-ci vers Alcantara, de l’autre côté de la grande baie de Sao Marcos. C’est sur une espèce de boutre à moteur équipé d’une grande voile d’appoint que nous atteignons au bout de deux heures ce charmant village endormi, résidence favorite de l’aristocratie du 17° au 19° siècle. Malgré sa production de sucre, de coton et de riz, cette ville a décliné avec la concurrence de Sao Luis et l’abolition de l’esclavage en 1888.
Nous y ferons encore de belles rencontres, dont celle d’un historien anglophone qui nous fait visiter le musée local occupant la riche demeure d’un négociant.
Nous sommes logés dans un bungalow en bord de mer (Pousada dos Guaras) au milieu d’une belle végétation tropicale. Le rio est tout proche : ne trouvant aucun piroguier, nous empruntons subrepticement une pirogue pour aller découvrir les  extraordinaires ibis rouge (les Guaras)  éclatant et arpenter la plage blanche et déserte face à l’Atlantique…
Un Français, ayant travaillé dans les medias,  a acheté un hôtel dans le village. Tout en fustigeant le laxisme des élus, il cherche à dynamiser l’économie locale. C’est l’organisateur de la première édition du  festival de musique baroque d’Alcantara qui débute demain et pour lequel il a réussi à faire déplacer jusqu’au ministre …
Retour en catamaran, totalement à la voile, vers Sao Luis (là ce n’est pas nous qui sommes à la barre et il y a 27 passagers sur une plateforme d’à peine dix mètres).
 
Nouvel avion vers Belem, ville mythique aux portes de l’Amazonie.
Et encore un beau lieu d’hébergement, maison coloniale restaurée avec beaucoup de goût par des italiens (les mêmes qu’à Sao Luis).
Là aussi la pousada «  las portas da Amazonia » est au centre vivant de la vieille ville : un port grouillant d’activité, un marché extraordinaire, des quais réhabilités, des rues commerciales étroites et grouillantes.
Nous rejoignons  la grande place qui abrite différents musées et le fameux théâtrede  La Paz, hélas fermé à la visite pour cause de grande représentation publique et extérieure le soir même.
Laurence réussit à obtenir une visite privée en compagnie d’une responsable administrative. Nous sommes éblouis par son architecture et sa richesse étonnantes, vestiges de l’âge d’or du caoutchouc. Tous les matériaux ont été importés d’Europe pour une construction entre 1864 et 1868 copiant pour une partie le Palais Garnier et pour l’autre la Scala de Milan.
La salle restaurée est magnifique, éclatante de dorures : loges recouvertes de velours carmin, peintures allégoriques au plafond et plus de 700 sièges en cannage avec des bouches de ventilations individuelles !
Le soir nous assisterons à deux opéras en plein air (la Traviata et Carmina Burana), devant la façade, avec orchestre, chœur, ballets… tout cela au milieu des Brésiliens, sans un seul touriste. Un grand moment !
Un seul regret : s’être laissé persuadés de ne pas arborer d’appareil photo ; nous aurions dû prendre notre petite caméra pour immortaliser ce spectacle.

Dimanche, dernier jour de notre séjour, nous prenons une petite barque pour rejoindre une île sur le fleuve. A bord, un sympathique retraité brésilien engage la conversation en anglais (fait très rare ici). Il insiste pour payer nos billets et nous inviter au restaurant. Nous devons nous débattre avec des crabes puis de nombreux plats qui se succèdent sans que nous ne les ayons demandés. Nous avons cependant réussi à nous échapper pour quelques pas vite bloqués par la forêt vierge à la végétation exubérante, puis pour une visite en pirogue du bras qui serpente, seule voie de circulation possible au milieu de l’île. Au détour d’un méandre, apparaissent là-bas, surprenantes de contraste avec la végétation qui nous entoure, les immenses tours de Belem la moderne, aux 1,5 million d’habitants, bien loin de nos fantasmes…

Le lundi 5 décembre 2011, nous prenons l’avion pour Paris, via Cayenne que nous avons rapidement sillonné durant les 4 heures d’escale. Le 6 décembre atterrissage à Orly. Dans quelques mois, nous repartirons retrouver la RozAvel qui sera, nous l’espérons, en pleine forme et toute retapée…

Dernière heure : au 24 novembre 2012, nous n'avons pas encore rejoint la RozAvel, attendant que le moteur - réparé - soit installé à bord.

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