VOYAGE AUTOUR DU MONDE DE LA "ROZAVEL" - E-MAIL: christian.mallemont@wanadoo.fr
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Février 2016: Sur les routes du Yucatan

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Vestiges mayas – villes coloniales – ports et villages
du bout du monde

1ère partie
Nota bene : pour que ce récit soit utile à ceux qui veulent découvrir le Yucatan,  je donne noms et prix des hébergements (et parfois des restaurants) que nous avons découverts, avec une appréciation rapide, bien sûr.

27 janvier 2016 : nous laissons La RozAvel à Clarkes Court, chantier du sud de l’île de Grenade, bien droite sur ses deux quilles après avoir passé trois semaines à son bord : deux semaines au quai de la marina du Phare Bleu, belle marina tenue remarquablement par des Suisses-Allemands et une semaine sur ce chantier. N’ayant pas trouvé de solution pour réparer rapidement le moteur (qui avait très bien fonctionné pourtant en décembre 2014 et janvier 2015), nous avons changé notre fusil d’épaule. Adieu – momentanément ! – l’arc antillais et les rives du Rio Dulce au Guatemala et vive le Yucatan !
Ile de Grenade – Miami – Cancun : en quelques heures d’avion et après s’être soumis aux fourches caudines de l’administration américaine dû à notre transit par Miami, nous arrivons à 18h 30 à l’extrême pointe nord-ouest de cette immense péninsule du Mexique qu’est le Yucatan. Une « Golf » réservée par internet nous attend (agence FOX, parfaite-
www.foxrentacar.mx  ).
Christian est au volant. Nous voilà, en pleine nuit, directement partis plein Ouest direction Valladolid, sans carte et avec un vague guide Gallimard intitulé «Guatemala-Belize-Yucatan »  qui date de 2007 ! Car je vous rappelle que ce voyage au Yucatan n’était en aucun cas prévu ! Aucun hébergement réservé : nous adorons improviser et cela nous a, dans la très grande majorité des cas, réussi. Le grand avantage est de choisir sur place, en visitant rapidement les lieux, en « grandeur réelle » plutôt que sur la foi d’images et de textes souvent trompeurs quand ils ne sont pas carrément mensongers. Et JAMAIS, où que ce soit y compris dans des lieux dits très touristiques, nous n’avons été obligés de dormir sur le trottoir ou sous les ponts !

Valladolid, 23h : premier hôtel trouvé à l’entrée de la ville. Désert, tout neuf, sans âme et luxueux. Une immense chambre à deux grands lits donnant sur le jardin. Après un petit-déjeuner minable, nous partons découvrir la ville.
Une ville qui fut d’abord construite plus près de la côte- sous l’autorité de Francisco de Montejo - mais très vite déplacée à cause des moustiques (!!).  En 1545, la nouvelle ville fut édifiée à l'emplacement d'une cité 
maya nommée Saki' ou Zaci-Val…avec les pierres des bâtiments mayas démolis. En 1546, les Mayas se révoltèrent, une insurrection réprimée par les troupes espagnoles de Mérida.
Belle place animée avec, comme souvent dans ces villes moyennes, un parc-jardin au centre et des arcades tout autour. Bien sûr, une église  - sobre – trône : ses  murs sont revêtus très joliment de blocs de pierre enchâssés dans un matériau d’un joli rose fané. Nous ne visiterons pas le cénote Zaci, un trou gris  dans le sol, avec une mare dans le fond. Nous grimperons, en revanche, sur les vestiges d’une pyramide maya en plein centre-ville avec une immense esplanade et une belle vue sur les alentours. Puis nous visiterons  le  beau couvent-forteresse  de San Bernardino, assez loin du centre. Un petit groupe superbement déguisé attire notre attention et je réussis une belle photo de la toute jeune fille (à peine 12 ans) incroyablement maquillée !
Déjeuner sous les arcades de la place tout près de l’hôtel-restaurant (Hosteria del Marquès), une institution avec magnifique patio. A la fin de notre séjour dans le Yucatan nous repasserons par Valladolid et nous y dînerons avec beaucoup de plaisir.


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Cap au Nord, vers Rio Lagartos. Arrêt-visite extraordinaire dans notre premier site Maya : Ek Balam (= jaguar noir). Nous sommes quasiment seuls car  il est déjà tard. Une pyramide de  27m avec, à mi-chemin du sommet, des sculptures superbes protégées par de charmants toits en palmes tressées. Il semble qu’elles aient été découvertes récemment (saison des fouilles 1998-2000). Nous grimpons à toute vitesse jusqu’en haut car le garde veut fermer. Là-haut : extase. Des arbres à perte de vue, quelques vestiges mayas qui en dépassent et…rien d’autre.

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Il fait nuit quand nous arrivons dans le petit village de Rio Lagartos, envahi de barques et de pélicans ! Nous longeons le bord de la lagune. Petit hôtel simple donnant directement sur la lagune : « Punta Ponto » ( 500 pesos avec petit-déjeuner simple soit 12 euros ). Grande chambre en rdc avec deux lits, juste derrière l’accueil.
Bon dîner de poisson au restaurant « El Perico Marinero »
A 4h du matin, une bande d’Américains, fans d’observation des oiseaux, démarrent sous nos fenêtres pour aller de l’autre côté de la lagune et être sur place à l’aube.
29 janvier 2016 : balade de jour tout le long du bord de la lagune et visite du village de Rio Lagartos. Les pélicans sont partout, particulièrement sur les barques de pêcheurs qui se balancent doucement amarrées au quai. Nous reprenons la voiture, admirons quelques flamands très roses et longeons la côte vers l’ouest –piste déserte - jusqu’à l’exploitation de sel et un petit village quasi-fantôme.

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Direction : Chichen Itza, la mecque des sites mayas fondée au VI ème siècle, avec arrêt pique-nique sur la place de Tizimin où nous admirons les triporteurs-taxis « bricolés »!

A Chichen Itza, ambiance strictement opposée à celle d’El Bakam. Entrée-billets-boutique-restaurant  gigantesque, marchands du temple, étals à babioles et touristes à gogo dès 11h du matin. Les monuments Maya sont magnifiques mais il est hélas interdit de grimper au sommet de « El Castillo », pyramide dédiée à Quetzalcoatl et haute de 30m. Composée de neuf terrasses et de quatre escaliers de 91 marches chacun. Ce qui fait 364 marches, plus celle de l’entrée du temple soit…365, la durée d’une année solaire. A l’intérieur de cette pyramide il a été trouvé un sanctuaire avec un chacmool  et, dans une autre salle, un trône en pierre avec un jaguar à gueule ouverte peint en rouge et incrusté de jade.
La plupart des archéologues estiment que, à son apogée ( Xème siècle ?) la ville devait s’étendre sur 100km² et abriter 15 000 personnes. Les Itza étaient un groupe de guerriers dominant un vaste territoire s’étendant au nord jusqu’à la côte. Habiles commerçants, ils vendaient du sel, du miel, du coton, du jade…Les divinités vénérées : le jaguar et l’aigle, assimilés au culte du soleil. Leur culture était largement inspirée de celle des Toltèques qui seraient à l’origine du chacmool (statue représentant un personnage masculin à moitié allongé sur le dos, jambes repliées, buste tourné vers le côté et coupe à offrande dans les mains).A la fin du XIIIè la ville fut presque entièrement abandonnée, vraisemblablement remplacée par la cité de Mayapan. Mais cette dernière ne « régna » qu’un siècle. A l’arrivée des Espagnols, au XVIè, les Mayas du Yucatan étaient dispersés en plusieurs royaumes distincts, dont une majorité sur la côte. Tulum, important port de commerce, était alors le nouveau centre politique.

Autre aspect de Chichen Itza, du temps de sa magnifiquence : les sacrifices humains, dédiés aux Dieux et réalisés d’un commun accord par les prêtres et les guerriers. Les fouilles au fond des cénotes réalisées dès 1839/1840  par Benjamin Norman et John Lloyd Stephens ont confirmé les écrits de Diego de Landa (« Relacion de las cosas de Yucatan »), cet évangélisateur-assassin et destructeur des « livres » maya qui, paradoxalement, laissa des écrits très précieux pour bien comprendre cette civilisation. En fait l’objectif majeur des guerres entre Cités mayas était de capturer des hommes qui serviraient de victimes cérémonielles !! Les sacrifiés étaient jetés vivants dans les cénotes…

Autres monuments superbes de Chichen Itza : le groupe des mille colonnes, Le jeu de balle, le quadrilatère des Nonnes, le circulaire El Caracol (= l’escargot),  Observatoire astronomique qui doit son nom à son escalier en spirale.

L’afflux des touristes à Chichen Itza (jusqu’à 8000 visiteurs par jour !), cet afflux que l’on ne retrouve nulle part ailleurs, s’explique par sa proximité avec Cancun. En une seule journée, les Américains friands de ce lieu de vacances bon marché et si proche de chez eux, peuvent venir goûter rapidement à la culture maya.


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Prochaine étape : Izamal, la ville jaune, si incroyablement homogène et si bien restaurée (en réalité ce sont souvent uniquement les façades qui le sont). Notre guide  Gallimard décrète : « C’est la plus belle ville coloniale du Yucatan ». En 1533, l’espagnol  Diego di Landa fit détruire le temple maya dédié au Dieu de la pluie et y édifia à la place un immense couvent franciscain: Saint Antoine de Padoue. Esplanade de gazon entourée d’arcades. Beau fronton-arc de triomphe. L’église est sobre.
Marché permanent sous d’autres colonnades mais aussi marché couvert : nous y déjeunerons tout simplement aux côtés de familles mexicaines dans une ambiance bon enfant et gaie. Sur la place principale  un bel espace « Artisanat local » à l’architecture contemporaine et très bien présenté, avec un jardin/cour aux gigantesques palmiers : arrêt café (pour Christian),  haut de gamme et au calme.  Nous dormirons dans un gîte très routard – Hôtel-Posada « La Paloma » -  avec un petit jardin en longueur moyennement entretenu sur lequel donne notre chambre. Je m’installerai très tôt (il fait encore nuit) sur la table du petit hall avec l’ordinateur de Christian relié au Wi-fi et me bricolerai un thé avec le matériel mis vaguement à disposition dans une cuisine commune.


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Puis Merida, fondée le 6 janvier 1542 par Francisco de Montejo.  Nous y resterons deux nuits. C’est la plus grande ville du Yucatan (hormis Cancun que nous traverserons à la fin et dont nous ferons juste le tour). Voitures et embouteillages. Mais le centre est très vivant. Sur la belle place principale (Plaza Mayor), il y a presque tous les soirs de la musique. Là c’est la police nationale qui joue et chante avec enthousiasme… en uniforme et même avec casquette sur la tête ! Nous avons opté pour une chambre d’hôtes très « routarde ».

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Visite de la belle Casa Montejo, danses locales en très beaux costumes sur la Plaza de la Independencia, peintures passionnantes dans le Palais du Gouverneur racontant la guerre des Castes et certaines atrocités de la colonisation. Et notamment la destruction par le feu de la plupart des écrits mayas (les codex) et l’exécution en 1761 de Jacinto Canek, leader d’une rébellion maya.

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Nous arpentons à pied les rues et les places :  Santa Lucia…et jusqu’à Santa Ana, tout au nord, beaucoup plus calme. Le Paseo de Montejo est une grande voie arborée bordée de belles maisons, très calme, sans activité ni commerces : une zone résidentielle avec quelques ambassades et autres institutions, haut de gamm .  Au déjeuner, nous quittons la table d’un café-restaurant soi-disant chic et en fait cher et présomptueux pour un restaurant que nous vous recommandons hautement : le Coyote Maya. Son patron est adorable, le service soigné, la terrasse à l’abri de la rue charmante et la nourriture…délicieuse et plus qu’abordable (nous avons pris le menu).

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Nous délaisserons le Gran Museo del Mundo Maya, un peu par flemme et aussi parce que nous avions envie de rester en contact avec les Mexicains dans la rue plutôt que de nous enfermer. Bien nous en a pris : le musée de Palenque que nous avons découvert plus tard, passionnant et très bien présenté, nous enchanta !

Nous vous donnons aussi les coordonnées de notre premier « Hostel » à Mérida. Attention : réservé uniquement aux routards qui recherchent une ambiance locale et sympathique et qui acceptent le peu de confort et la …saleté : Hostel La Casa del Tio Rafa  www.hostellacasadeltiorafa.com. Hall avec canapés disparates, chambre avec « salle de douche » très colorée, cuisine commune où les assiettes sales s’entassent. Nous y avons fait d’amusantes rencontres – dont un français qui travaillait là,  des babacools-intellos-soixantenaires allemands…mais, pour la deuxième nuit, nous sommes allés ailleurs. Plus propre mais sans charme.

Nous continuons plein Ouest vers Celestun, sur le Golfe du Mexique. Un village au bord d’une lagune que nous avons bien aimé. Il faut juste fuir la plage du village envahi de petits restaurants et bars à touristes. A l’arrière une place écrasée de chaleur sans charme mais avec un marché local tout simple et un petit restaurant tout aussi simple mais très bon : Nitche-Ha. Nous dormirons à l’hôtel Manglarès un peu éloigné du centre, dont les petites maisons individuelles sont directement sur la plage. Cet hôtel a dû être magnifique. Le propriétaire est parti investir à Cuba laissant le soin à ses employés de faire survivre le lieu. La piscine, le bar sont quasiment à l’abandon. Seule notre habitation a conservé sa superbe !
 Le lendemain nous longeons à pied le fleuve où règnent pélicans et barques jusqu’à son embouchure sur le Golfe du Mexique. Nous resterons longtemps au QG des pêcheurs les regardant trier avec dextérité l’énorme pêche ramenée par l’un d’entre eux. Je leur suggère de créer un petit restau sur place avec barbecue et longue table de bois : « La cabane des pêcheurs ». Pour nous remercier, ils nous donnent deux mérous qui seront préparés par notre restaurant de la veille (Nitche-Ha) et que nous partagerons avec le patron. Là nous rencontrons deux Suisses, le père et sa fille qui sillonnent comme nous le Yucatan avec une voiture louée. Ils nous donneront gentiment la copie de leur programme chargé et…minuté!


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Direction sud-ouest : Oxkintok, Uxmal, Kabah, Labna, quatre sites mayas. Les petites  routes de presque tout le Yucatan sont droites et plates mais parfois criblées de trous et traversées de nombreux – et exaspérants- ralentisseurs aux abords de chaque village. Nous ne verrons apparaître les premières collines qu’une centaine de kilomètres avant Palenque, tout au sud donc.

Après avoir vu le bel arc de triomphe d’Oxkintok, nous cherchons un gîte car il se fait tard. Nous dépassons le site d’Uxmal pour en trouver un et tombons sur une superbe chambre d’hôtes, dans un magnifique jardin tropical : « Flycatcher Inn » dans le village de Santa Elena. La gérante – Rosa Alvarado – est charmante et nous installe dans la chambre d’angle, tout au bout de la maison. Nos grandes fenêtres donnent sur le jardin, la décoration est raffinée, et tout est impeccable. Un rêve. Nous partons dans la nuit explorer le village quasi désert : une grande église et un restaurant où la patronne qui allait fermer remet son tablier pour nous faire un petit dîner ! C’est vraiment gentil !

Après un petit déjeuner délicieux sur la varangue, en avant pour Uxmal.

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